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Piton de la Fournaise
Vue sur le Piton de la Fournaise avec au premier plan le Piton Rouge
Information
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Site touristique

Le Piton de la Fournaise est le seul volcan actif de l'île de La Réunion, il fait partie des volcans les plus actifs du monde. On peut apprécier en toute sécurité son paysage singulier autant par une courte marche que par une randonnée de plusieurs heures vers le sommet.

Comprendre[modifier]

Géographie[modifier]

Topographie[modifier]

Carte topographique de la zone du volcan

Le piton de la Fournaise est constitué d'un large dôme situé au milieu d'une grande zone d'affaissement appelée l'Enclos. L'Enclos forme un grand « U », d'environ treize kilomètres de longueur sur neuf kilomètres de largeur, ouvert à l'est sur l'océan Indien. À terre, il est entièrement ceinturé de falaises, appelées remparts, qui le surplombent d'une hauteur de 100 à 400 mètres. Le profil en long de l'Enclos est celui d'un toboggan. La partie haute, dite « l'enclos Fouqué » (au sens strict), est une zone assez plate comprise entre 2 200 et 2 000 mètres d'altitude. La partie médiane, qui présente une très forte déclivité jusque vers 450 mètres au-dessus du niveau de la mer, porte bien son nom de Grandes Pentes. Quant à la partie basse, dénommée Grand Brûlé, elle s'étale plus doucement jusqu'au rivage.

Le cône du piton de la Fournaise, d'un diamètre d'environ 3 km, surmonte l'enclos Fouqué jusqu'à l'altitude actuelle de 2 632 mètres. Le bord oriental du cône se situe à la limite des Grandes Pentes. La partie sommitale présente deux cratères :

  • le cratère Bory, situé à l’ouest, est le plus petit avec 350 mètres de longueur et 200 mètres de largeur. Déjà présent au début de la colonisation de l’île, il est nommé lors même de l'expédition menée en 1801 par Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent, naturaliste et géographe français qui fut le premier à décrire scientifiquement le piton de la Fournaise et à réaliser la première carte des coulées de ce volcan en 1802 ;
  • le cratère Dolomieu, situé à l’est, est le plus grand cratère avec 1 000 mètres de longueur et 700 mètres de largeur. Il ne serait apparu qu'en 1791 à la suite de l’effondrement d’une chambre magmatique sommitale. Il est ainsi nommé par Bory en hommage à Déodat Gratet de Dolomieu (1750-1801), géologue et minéralogiste français spécialiste du basalte. À la suite de la vidange de la chambre magmatique à la fin de l'éruption de début avril 2007, la quasi-totalité du fond du cratère s'est effondré le 7 avril pour atteindre une profondeur de 300 mètres par rapport aux bords du cratère

Faune et flore[modifier]

Recolonisation végétale par les lichens et des fougères sur une coulée vieille de 21 ans

La fréquence des éruptions et l'abondance des coulées renouvellent sans cesse la configuration du piton de la Fournaise et de ses pentes et maintiennent les paysages dans une dominante minérale. Cependant, dès que les laves sont complètement refroidies, des processus de colonisation végétale peuvent se mettre en œuvre.

Les lichens sont généralement les premiers à s'installer, suivis par des fougères puis par une végétation arbustive ou arborée. Le phénomène est peu sensible en altitude où les conditions climatiques sont rudes et où les buissons restent très clairsemés, mais en partie basse la forêt reprend en quelques dizaines d'années possession du terrain. Dans cette dynamique d'installation, les espèces pionnières indigènes comme les bois de rempart se font aujourd'hui le plus souvent supplanter par des espèces exotiques envahissantes comme les filaos, les goyaviers ou les bois chapelet.

Géologie[modifier]

Carte des coulées de lave émises lors des éruptions de 1972 à 2000

Le piton de la Fournaise forme la partie actuellement active d'un volcan bouclier plus large : le massif du Piton de la Fournaise dont les roches les plus anciennes connues ont été formées il y a environ 530 000 ans. Ce massif constitue avec le massif du Piton des Neiges, d'âge plus ancien, l'île de La Réunion telle qu'on la voit de nos jours.

Le piton de la Fournaise, comme on le connaît aujourd'hui, date d'environ 4 700 ans. Cet âge correspond à l'effondrement majeur qui a donné naissance à l'enclos Fouqué en s'accompagnant d'explosions cataclysmiques.

Les traces de ces explosions prennent la forme de dépôts dits des cendres de Bellecombe visibles dans un rayon de dix kilomètres. Le contour de l'effondrement reste très clairement visible dans le paysage, formant une falaise continue de 150 à 200 mètres de dénivelé. Les éruptions qui ont ensuite suivi régulièrement ont reconstitué au centre de la zone d'affaissement le cône central du piton de la Fournaise.

La plupart des éruptions se produisent dans l'Enclos ou dans les cratères sommitaux de manière effusive. Elles débutent par l'apparition d'une ligne de fissures longue de quelques centaines de mètres (parfois de plusieurs kilomètres) d'où les laves jaillissent en rideau. Puis au bout de quelques minutes à plusieurs heures, l'éruption se concentre en un seul ou en quelques points. À ces points de sortie, les laves sont propulsées de manière plus ou moins saccadée au rythme des coups de pression. Une partie de la lave libérée peut rester fluide et se répandre ; elle dévale les pentes sous forme de coulées de surface ou à l'intérieur de tunnels de lave. Une autre partie des laves libérées peut être projetée violemment à plusieurs dizaines de mètres en hauteur. Au cours de la projection, la lave se fige au contact de l'air et en retombant s'accumule au sol. Cela provoque l'édification de cônes de projections appelés localement pitons. Une même éruption peut connaître plusieurs phases successives avec apparition de nouvelles fissures et de nouveaux points de sortie.

Histoire[modifier]

Premières explorations[modifier]

La première ascension dont on a eu la relation écrite est réalisée par le chevalier Andoche Dolnet de Palmaroux, le La description des lieux est assez médiocre, mais selon le récit du sieur Dolnet, un seul cratère sommital existe alors. Les premières expéditions à caractère scientifique sont menées en 1771 et 1772 par Philibert Commerson (1727-1773) accompagné de Lislet Geoffroy16(1755-1836), ce dernier alors âgé de moins de dix-sept ans.

Mais ce n'est qu'en 1801 qu'une véritable mission de reconnaissance générale est entreprise sous la direction de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846), alors tout juste âgé de 23 ans. Le départ pour la première ascension se tient à Piton Sainte-Rose le 25 octobre. Bory, Jouvancourt et leurs compagnons passent par Bois-Blanc, longent le bas du Rempart de Bois-Blanc jusqu'au Trou Caron, rejoignent le pied du piton de Crac où est installé un bivouac, explorent la plaine des Osmondes. Bory atteint le à une heure de l'après-midi le "Mamelon central" qui, situé entre le cratère Bory et le Dolomieu, marque à l'époque le sommet du volcan et correspond à un cône éruptif apparu en 1766. Une éruption se déroule au moment même aux pieds des visiteurs dans le cratère Dolomieu.

Histoire éruptive[modifier]

(novembre 2004) Coulée d’août 2004

Au total, depuis 1650, date des premières observations dont il subsiste des traces écrites, près de 300 éruptions ont été enregistrées. Elles ne le sont systématiquement que depuis le milieu du xxe siècle. Depuis que le volcan est observé, les éruptions ont le plus souvent été recensées dans les trois cratères sommitaux du cône central ou à l’intérieur de l’Enclos.

Cependant, des éruptions fissurales hors de l’Enclos se sont déjà produites, dont les plus marquantes survenues récemment :

  • en 1977, à proximité du village de Piton-Sainte-Rose (Sainte-Rose) qui fut en partie détruit ;
  • en 1986, près du village du Tremblet (Saint-Philippe) où huit habitations furent détruites par les coulées de la ravine Takamaka et de la Pointe de la Table.

Après une période d’inactivité de plus de cinq ans entre 1992 et 1998, le piton de la Fournaise est redevenu très actif. À la suite de l’éruption grandiose de mars 1998 qui dura 196 jours, deux ou trois épisodes éruptifs sont survenus chaque année. La grande éruption de 2007, débutée le a connu une rare intensité. La fissure apparue à basse altitude a émis des hautes fontaines de lave qui ont déversé dans l’océan avec un débit impressionnant des millions de m³ de roches en fusion. Depuis, plusieurs éruptions plus discrètes se sont produites, la dernière datant du .

Aller[modifier]

En voiture[modifier]

  • Route forestière du Volcan (route forestière 5) Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata (accès par le sud par Le Tampon ; par le nord par Saint-Benoît pour la Plaine des Palmistes) – Cette route pittoresque, qui débute à Bourg-Murat, est le seul accès routier vers les alentours du volcan. Cette route vaut à elle seule le détour car elle permet d'admirer la variété de paysages des pentes de la Fournaise, qui passent de plaines agricoles verdoyante à une végétation de montagne plus rase et plus terne, avant de devenir un milieu entièrement minéral. À partir du sommet du 1 Nez de bœuf Logo indiquant un lien wikipédia, à 15 km de l'arrivé, la couleur du revêtement pas du classique noir à un rouge très singulier. Elle passe ensuite par la « Plaine de sables » à l'aspect lunaire avant de finir au « Pas de Bellecombe » où se trouve un grand parking gratuit (détails dans la section « Voir » pour ces deux sites).

Voir[modifier]

La route d'accès au volcan traversant la plaine des sables
  • 1 Plaine des Sables Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata (sur la route menant au volcan, 3 km avant le Pas de Bellecombe) – Ce plateau, entièrement minéral, a un aspect lunaire singulier. La route surplombe d'abord le plateau avant d'y descendre en serpentant et de le traverser ; c'est donc une bonne idée de s'arrêter dans la descente pour profiter de la vue. Une fois en bas, la route se transforme en une piste très poussiéreuse et remplie de nids de poule. Vous pouvez à nouveau vous arrêter pour faire quelques pas. Le plateau n'est pas très étendu mais il est très facile de s'y perdre en cas de brouillard, ne vous éloignez pas de la route sans un équipement adapté (lampe de poche, habits chauds…). À ne pas confondre avec la « Plaine aux sables », située à Mafate et bien plus verdoyante.
Panorama sur la Fournaise depuis le Pas de Bellecome, on aperçoit le Formica Leo sur la gauche
  • 2 Pas de Bellecombe Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata (Au bout de la route menant au volcan.) Logo indiquant des tarifs gratuit. – C'est le principal point d'accès à l'enclos Fouqué et donc au volcan. Les sentiers du volcan partent tous du pas de Bellecombe. Un grand parking gratuit est situé juste avant un point de vue d'où on peut admirer le Formica Leo et le sommet de la Fournaise.
Formica Leo
  • 3 Formica Leo Logo indiquant un lien wikipédia (depuis le point de vue sur le volcan du Pas de Bellecombe, descendre les 130 m/580 marches d'escaliers. À 30-45 min à pied) Logo indiquant des tarifs gratuit. – Ce petit cône volcanique éteint depuis 1753 est la première attraction sur le sentier menant au cratère Dolomieu. Pour ceux qui ne sont pas tentés par la randonnée de plusieurs heures vers le cratère, c'est un bon moyen de voir de plus prêt l'environnement du volcan. Heureusement, une barrière longe presque tout le trajet de la descente, car les marches sont loin d'être celles d'un escalier et sont toutes différentes: par la hauteur (10 à 40 cm) et par la nature (roche, terre, racine d'arbre, béton, caillou…). La descente le long de la paroi étant recouverte de tamarins en fait une expédition des plus plaisantes. Une fois en bas, le nez rougeâtre du cratère émerge d'une vingtaine de mètres au dessus de la lave des éruptions successives de la Fournaise. Sa faible hauteur fait qu'on peut le gravir, mais cela contribuera à accentuer son érosion.
Le cratère Dolomieu
  • 4 Chapelle de Rosemont Logo indiquant un lien wikipédia (en continuant depuis le Formica Leo sur le sentier de randonnée menant au cratère Dolomieu) – Il s'agit d'une formation rocheuses formant un abri naturel. C'est, après le Formica Leo, le deuxième point remarquable le long du sentier.
  • 5 Cratère Dolomieu Logo indiquant un lien wikipédia (Au bout du sentier) – Le plus gros des deux cratères, avec un diamètre d'environ 1 000 m.
  • 6 Cratère Rivals Logo indiquant un lien wikipédia – Il s'agit d'un petit cône volcanique situé sur les pentes de la Fournaise, on y accède par un sentier tracé sur le flanc du volcan.

Faire[modifier]

Randonnée[modifier]

La randonnée sur les pentes de la Fournaise vous fera vivre l'expérience rare de marcher dans un paysage minéral formé par les coulées de laves successives. N'hésitez pas à vous engager sur les sentiers de l'enclos Fouqué même si vous n'avez pas de destination précise, vous pourrez profiter du paysage et approcher le Formica Leo. Tous les itinéraires à l'intérieur de l'enclos sont seulement marqués par des points de peinture blanche très rapprochés, ils sont donc très faciles à suivre mais difficile à retrouver lorsqu'on les a quitté. En cas de doute, repérez les autres marcheurs n'ayant pas l'air perdu. En toute circonstance, ne vous éloignez pas du sentier au risque de ne jamais le retrouver. Plus d'information dans la section « Sécurité » ci-dessous.

  • 1 Accès au cratère Dolomieu Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata Logo indiquant des horaires comptez h aller-retour environ, 14,5 km pour 230 m de dénivelé positif à l'aller et 130 m au retour. – C’est le sentier le plus emprunté sur les pentes du volcan, il vous mènera au bord du cratère d'où vous pourrez admirer un panorama sur le sud de l'île. Depuis le parking, longez la crête vers l'est sur quelques hectomètres puis au croisement s'engager dans la descente du rempart. Une fois dans l'enclos suivez les marques blanches (tous les 2 m au plus, vitaux en cas de montée subite de la brume pour retourner au point de départ) et contournez le Formica Leo par la gauche. Laissez sur votre droite les chemins d'accès au cratère Rivals, rejoignez la Chapelle de Rosemont, et ensuite le sentier commencera à monter à flanc jusqu'au cratère. Au retour si le temps se maintient au beau vous pouvez faire l'aller retour au cratère Rivals (compter h de plus) à partir de la chapelle. Préférez une journée de beau temps et calculez bien votre horaire afin d'être de retour avant la tombée de la nuit : si vous n'êtes au Pas de Bellecombe qu'en début d'après-midi, optez pour un itinéraire plus court.
  • Notez que l'accès au cratère Bory et l'itinéraire dit du tour des cratères sont fermés depuis 2007 quant à eu lieu l'effondrement du cratère Dolomieu en 2007.

Manger[modifier]

Les abords du volcan étant inhabités, il est impossible de se procurer de quoi manger. Pensez à emporter votre pic-nique et à ramener tous vos déchets.

Se loger[modifier]

Le gîte du Volcan
  • 1 Gîte du Volcan Logo indiquant un lien vers le site web Route du Volcan - Pas de Bellecombe 97439 Sainte-Rose, Logo indiquant un numéro de téléphone +262 692 85 20 91 (téléphone portable), courriel : Logo indiquant des tarifs 16  par personne et par nuit. – Le seul hébergement à proximité du Piton de la Fournaise. Ce gîte peut accueillir 57 personnes en dortoirs de 4, 6 ou 8. Situé tout proche de l'accès à l'enclos Fouqué, c’est le départ idéal pour profiter des bonne conditions matinales en vue de l’ascension du volcan. Il est également possible de se faire servir des repas en réservant 48 h à l'avance.

Sécurité[modifier]

Le principal risque sur les pentes du volcan est de se perdre et de se faire surprendre par la nuit. En effet les sentiers tracés sont facilement visibles lorsqu'on est dessus mais très difficile à retrouver si on l'a perdu et qu'il n'y a plus d'autre personne dessus pour se repérer. Ce risque est bien sûr fortement accru par temps de brouillard, ce qui n’est pas rare. De plus, en raison de l'altitude et de l'exposition au vents, le climat aux alentours du volcan est frais et parfois froid. Il n'y a pas de possibilité de se faire secourir la nuit, chaque année des marcheurs s'égarent et meurent de froid durant la nuit.

Il est donc nécessaire d'emporter un minimum d'équipement pour marcher dans l'enclos Fouqué :

  • de bonnes chaussures (certains font l'ascension en sandales)
  • de l'eau en bonne quantité, au moins 2L par personne si vous montez au sommet. Il n'y a pas de point d'eau ! Buvez abondamment et ne vous laissez pas abuser par l’air frais qui souffle à cette altitude de 2 200 m: le soleil, même voilé, cogne très fort.
  • de quoi protéger la peau du soleil: chapeau, vêtements longs, crème solaire en abondance sur tous les membres à découvert, y compris les jambes (sinon attention: les prochaines nuits seront difficiles). La fraîcheur de la montagne masque les risques de coups de soleil bien réels.
  • des vêtements chauds et protégeant du vent.
  • une lampe de poche (ou frontale) et un sifflet, utiles en cas de problème.

Notez aussi que les roches des pentes du volcan sont très rappeuses et qu'elles peuvent être bien moins stables en dehors du sentier balisé (qu'il faut donc absolument suivre).

Aux environs[modifier]

  • 1 Bourg Murat – Passage obligé pour atteindre le pas de Bellecombe, on trouve dans ce hameau (situé sur la commune de Tampon) la maison du volcan et plusieurs boutiques de souvenirs. Vous trouverez également des hébergements, des restaurants et des épiceries.


Cet article reprend du contenu de l'article Piton de la Fournaise de Wikipédia. Voir l'historique de cette page pour la liste des auteurs.
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