Parc du Cinquantenaire

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Parc du Cinquantenaire
Image illustrative de l’article Parc du Cinquantenaire
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Subdivision administrative Drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale Région de Bruxelles-Capitale
Commune Blason de Bruxelles Bruxelles
Blason d'Etterbeek Etterbeek
Altitude entre 76 et 89 m
Superficie 30 ha
Caractéristiques
Type jardin à la française
Gestion
Propriétaire Ville de Bruxelles,
commune d'Etterbeek
Protection  Patrimoine classé (1976)
Lien Internet www.bruxelles.be
Accès et transport
Stationnement esplanade entre les musées
Gare Bruxelles-Schuman
Ligne 161 : IC IR CR
Mérode
Ligne 26 : IC IR CR
Métro Schuman, Merode
(M)(1)(5)
Tramway (T)(81)
Bus (B)(21)(27)(61)(79)(80)
Localisation
Coordonnées 50° 50′ 26″ nord, 4° 23′ 34″ est

Carte

Le parc du Cinquantenaire (Jubelpark en néerlandais) est un parc de Bruxelles, en Belgique.

Le parc est aménagé autour d'une porte de ville[1] à trois arches que les Bruxellois appellent les Arcades du Cinquantenaire. Plusieurs musées l'entourent : les Musées de l'armée, le Musée de l'aviation, le Musée de l'automobile, et les Musées royaux d'art et d'histoire qui présentent de vastes collections d'objets et des reconstitutions de sites de tous les continents (en particulier la colonnade d'Apamée en matériaux authentiques).

L'esplanade qui s'étend devant le Palais du Cinquantenaire sert régulièrement à l'organisation d'événements de toutes sortes : départ et arrivée des 20 km de Bruxelles (course pédestre qui réunit chaque année 20 000 participants, 25 000 depuis 2009), fête de l'environnement, fête du vélo, concerts, festivals, manifestations, drive-in movie (cinéma de plein air) (juillet et août) ou encore l’ouverture de l’année académique de l’École royale militaire .

Le parc est divisé en deux parties par un tronçon en surface de 440 mètres de long de la route à deux voies N3.

Historique de la création du parc[modifier | modifier le code]

Quadrige « Le Brabant élevant le drapeau national ».

À la fin du XIXe siècle, la Belgique nouvellement indépendante est en plein essor économique et industriel. Le roi Léopold II, rejoint par la bourgeoisie dirigeante, a la volonté de doter Bruxelles d’infrastructures, de parcs et de monuments prestigieux dignes d’une capitale. À l’approche du cinquantième anniversaire de la révolution de 1830 qui a entraîné l’indépendance de la Belgique, le choix d’un terrain pour y organiser les célébrations se porte sur le champ de manœuvres de la garnison de Bruxelles situé sur le territoire de la Commune d'Etterbeek dans l'axe de la rue de la Loi qui prend sa source dans le quartier historique de Bruxelles.

La fête patriotique du cinquantenaire de l'indépendance belge, Parc du Cinquantenaire, le 16 août 1880.

Annexé à la ville de Bruxelles, l’endroit est aménagé pour le jubilé du cinquantenaire de l'indépendance belge en 1880. On y organise les festivités ainsi qu’une exposition nationale des produits de l'art et de l'industrie belges.

Une deuxième exposition et un Grand Concours International des Sciences et de l'Industrie sont organisés en 1888. À cette occasion, l'architecte Gédéon Bordiau, conçoit le projet de concentrer en un seul lieu « tout le savoir de la nation » dans un Palais du Cinquantenaire. Il construit deux bâtiments reliés entre eux par des colonnades semi-circulaires avec au centre une arcade provisoire à arc unique. L’ensemble est orienté sur un axe, faisant face à la perspective du centre de la ville, et à l'arrière duquel débute l’avenue de Tervueren, longue d’une dizaine de kilomètres, que le roi fera tracer pour relier la ville au château et domaine royal. Le tracé du parc est conçu pour accueillir les pavillons des exposants.

Pour l’exposition universelle de 1897, des bâtiments supplémentaires sont ajoutés dont les halles vitrées monumentales placées de part et d’autre d’une vaste cour (esplanade) située derrière l’arcade. Le projet d’y montrer également les collections issues de L’État indépendant du Congo sera abandonné par manque d’espace et elles seront exposées à Tervueren à l’endroit où se trouve aujourd’hui le Musée royal de l’Afrique centrale. Les nombreux visiteurs de l’exposition (un million) se déplaceront d'un site à l'autre. Après le décès du premier architecte, Charles Girault établit les plans d’une triple arcade qui sera financée par des mécènes et par le roi. Elle sera inaugurée en 1905 à l’occasion du 75e anniversaire de la Belgique. Les trois arcs de même largeur et hauteur forment une sorte d'arc de triomphe surmonté par un quadrige de bronze imposant représentant le Brabant debout sur un char tiré par quatre chevaux et qui brandit un drapeau. Au pied des colonnes, les huit autres provinces sont représentées. Le parc atteint sa taille actuelle (30 hectares), limitée par l’urbanisation des abords. Il restera un lieu de foires et d’exposition jusqu'au transfert de ces événements dans les années 1930, dans les Palais du quartier du Heysel, au nord de Bruxelles.

En 1946, un incendie ravage une partie de l’aile sud où sont établis les Musées royaux d'art et d'histoire, certaines momies égyptienne en portent encore les traces, le bâtiment sera reconstruit, mais dans le style plus sobre de l’époque rompant la symétrie de l’ensemble.

Édifices et monuments du parc[modifier | modifier le code]

Édifices[modifier | modifier le code]

Les arcades sous la neige.
La Grande Mosquée.
  • La Grande mosquée et le Centre islamique, inaugurés en 1978, angle nord-ouest. Le bâtiment d’origine, construit à l’occasion de l’exposition nationale de 1897 par l’architecte Ernest Van Humbeeck dans un style arabisant, abritait une fresque monumentale, le Panorama du Caire. Abandonné ensuite, l’édifice est offert en 1967 par le roi Baudouin au roi Fayçal d’Arabie saoudite qui le fait transformer et restaurer à ses frais par l’architecte tunisien Mongi Boubaker[2].
  • Le Pavillon des passions humaines, l’un des premiers édifices de Victor Horta, construit en 1899 dans un style classique afin d'abriter le bas relief monumental du sculpteur Jef Lambeaux Les passions humaines 1886, qui évoque les plaisirs et malheurs de l’humanité. Trois jours après l’ouverture l’œuvre, trop osée pour l’époque, qui représente des corps enlacés provoque un véritable scandale moral. L'entrée du pavillon située derrière les colonnes de façade est murée et fermée par une porte métallique et le restera longtemps.
Les pionniers belges au Congo (2013).

Monuments[modifier | modifier le code]

  • Les pionniers belges au Congo, ce large monument érigé en 1921 par Thomas Vinçotte et destiné à frapper les esprits de l’époque. Un écriteau posé à son côté porte une inscription inspirée par la mentalité paternaliste de l’époque. Il représente plusieurs groupes de personnages : à la base, entouré d’un bassin, un jeune Congolais allongé près d’un crocodile représente la sauvagerie du fleuve. Au-dessus de lui, un large bas relief représente Léopold II lui-même, assis et entouré de soldats accueillant une femme congolaise et ses enfants, des missionnaires et explorateurs. Au-dessus, les deux nations personnifiées par deux jeunes femmes.

À gauche, l'« Héroïque soldat belge anéantit l’Arabe esclavagiste », à droite, « Il se dévoue pour son chef blessé » (l'inscription Arabe a été retirée puis réinstallée plusieurs fois de la version française (à la suite de la polémique de la Grande Mosquée de Bruxelles située dans le parc) et l'initiale "A" subsiste dans la version flamande). Une citation du roi datant de 1906 dit : "J’ai entrepris l’œuvre du Congo dans l’intérêt de la civilisation et pour le bien du peuple belge".

  • Le monument d’hommage aux aviateurs tombés en service, côté nord-est, avec une sculpture de Claude Rahir, bronze, 2000.
Tour Beyaert.
  • La tour de Tournai ou tour Beyaert, curieux édifice conçu par l'architecte Henri Beyaert à l'occasion de l'exposition nationale du Jubilé de 1880 pour célébrer le cinquantenaire de l'indépendance belge. Bâti en 1880 dans un style pseudo-médiéval, il était destiné à démontrer les qualités de la pierre de Tournai.
Le dogue d'Ulm, dit « Le chien vert », en hiver.

Sculptures[modifier | modifier le code]

  • Le Faucheur - bronze 1892 - Constantin Meunier
  • Les bâtisseurs de villes – bronze 1893 - Charles-Pierre Van der Stappen.
  • Le dogue d'Ulm – bronze 1896 – Jean-Baptiste Van Heffen : lors du 75e anniversaire de l'Indépendance de la Belgique, une brillante exposition est organisée au Cinquantenaire et, à cette occasion, plusieurs sculptures sont exposées à l'entrée du parc de Woluwe, fraîchement inauguré. Face à une auberge, on pouvait voir un chien de bronze, rapidement patiné de vert. L'établissement s'appellera dès ce moment le « Chien vert », et fera placer sur son toit une enseigne en ferronnerie de deux mètres de haut en forme de chien assis de couleur verte. Cette pièce de métal, disparue en 1967, a retrouvé une place d'honneur au-dessus de la porte d'entrée de l'immeuble qui a remplacé l’auberge. Le chien de bronze a, quant à lui, été déplacé dans le parc du Cinquantenaire.
  • Samson lançant des renards dans les champs des Philistins – pierre 1878 – Jean-Baptiste Van Heffen : pour se venger des Philistins, Samson, juge d’Israël au XIIe siècle av. J.-C., lia 300 renards l’un à l’autre par la queue, leur attacha des flambeaux et les lâcha au milieu des blés de ses ennemis pour les réduire en cendres.
  • Buste de Robert Schuman- pierre 1987 - Nat Neujean
L'été.
La fontaine du parc du Cinquantenaire.

Arbres remarquables[modifier | modifier le code]

Ci-dessous, quelques-uns des arbres remarquables du parc répertoriés par la Commission des monuments et des sites :

nom français nom latin cir. en cm
Marronnier commun Aesculus hippocastanum 460
Robinier faux-acacia Robinia pseudoacacia 340
Hêtre d'Europe Fagus sylvatica 305
Érable sycomore Acer pseudoplatanus 270
Érable argenté Acer saccharinum 250
Chêne à cupules chevelues Quercus cerris 211
Frêne blanc d'Amérique Fraxinus americana 210
Févier Gleditsia triacanthos 210
Aulne à feuilles cordées Alnus cordata 174

Accès[modifier | modifier le code]

Ce site est desservi par les stations de métro : Merode et Schuman.

Anecdotes[modifier | modifier le code]

  • Ce monument d'inspiration style antique a été imité en Chine aux deux tiers de sa taille, à l'entrée d'un parc de loisirs[Lequel ?].
  • Le parc du Cinquantenaire est un des haut-lieux de référence pour les dresseurs du jeu Pokémon Go.
  • Le parc du Cinquantenaire a servi de décors au vidéo-clip de Fils de joie de Stromae.
  • Le site du Cinquantenaire a servi de décors au vidéo-clip "This Is the New Shit" de l'album The Golden Age of Grotesque de Marilyn Manson.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Arcade et hémicycle », monument.heritage.brussels, consulté le 16 novembre 2021. Véritable porte de la ville, d’ailleurs dénommée « porte de Tervueren ».
  2. « Grande Mosquée et Centre islamique et culturel de Belgique – ancien Pavillon du Panorama du Caire », monument.heritage.brussels, consulté le 16 novembre 2021.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • S. Cartuyvels, Parc du Cinquantenaire. Histoire du parc, étude inédite réalisée pour la Fondation Roi Baudouin, 2003.
  • C. Deltour-Levie et Y. Hanosset, Le Cinquantenaire et son site, coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 1, ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, service des Monuments et Sites, Bruxelles, 1993.
  • E. Hennaut (dir.), Parc du Cinquantenaire, le complexe architectural dans ses relations avec le parc, étude réalisée pour la Fondation Roi Baudouin, archives d’Architecture moderne, 2003.
  • Le Cinquantenaire, chronique d’un parc, 1880-1980, Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 1980.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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