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Malaria
Une femelle d’anophèle (Anopheles gambiae) sur une peau humaine.
Information
Région(s)
Cause
Vecteur
Contagiosité
CIM-10 B50 à B54
CIM-9 084
Prophylaxie :
* vaccin Fait uniquement pour les enfants entre 5 mois et 5 ans
* médication Fait oui
Thérapie : Fait oui
Localisation
Zones géographiques de la malaria.
  •      Prévalence élevée de la chloriquino-résistance
    ou multi-résistance
  •      Chloriquino-résistance présente
  •      Pas de Plasmodium falciparum
    ou de chloriquino-résistance
  •      Pas de paludisme
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La malaria (de l'italien mal'aria « mauvais air ») aussi appelé paludisme (du latin palus, « marais ») est une parasitose transmise, surtout dans les zones chaudes et humides, par la piqûre d'un moustique femelle du genre anophèle (Anopheles). Cette maladie peut être grave voire même mortelle. Il convient donc de se protéger non seulement contre le moustique mais aussi contre le parasite.

Comprendre[modifier]

Le parasite responsable est un protozoaire dixène (c'est-à-dire nécessitant un hôte intermédiaire), dans ce cas l'homme, et un hôte définitif, dans ce cas le moustique, durant son cycle de vie appelé Plasmodium et dont seules 5 des 200 espèces existantes sont impliquées en pathologie humaine. Quatre espèces sont responsables d'une forme bénigne de la maladie et une espèce (Plasmodium falciparum) de la forme maligne pouvant conduire assurément, sans traitement, au décès. Attention toutefois que les formes bénignes ne doivent pas être prises à la légère car pouvant aussi parfois mener au décès surtout si le patient souffre aussi d'une autre pathologie.

La forme humaine de cette parasitose est presque aussi vieille que l'humanité et l'affecte depuis plus de 50 000 ans. Des analyses pratiquées sur sa momie ont, par ailleurs, prouvé que le pharaon Toutânkhamon était atteint de malaria au moment de sa mort.

Certains classent le paludisme dans les maladies tropicales, ce qui n'est pas tout à fait exact. La confusion provient du fait qu'elle a été éradiquée d'Europe et d'Amérique du Nord. Elle était tellement connue dans l'Angleterre du XVIIe siècle que William Shakespeare en parle dans huit de ses pièces. Elle a sévi jusqu'en 1958 dans les polders de Belgique et des Pays-Bas et la dernière épidémie qu'ait connu la Corse s'est déroulée entre 1970 et 1973.

Protection contre le vecteur[modifier]

Dormir sous une moustiquaire permet d'éviter les piqûres de moustiques.

Éviter la malaria, c'est d'abord éviter les piqûres de moustiques en prenant quelques précautions.

  • dormir sous une moustiquaire dont le maillage est inférieur à 1,5 mm et, si possible, imprégnée d'insecticide ce qui protégera les parties du corps qui viendraient en contact de la moustiquaire. Il est aussi impératif de vérifier, chaque soir avant le coucher, si la moustiquaire est en parfait état ;
  • utiliser un insecticide à l'intérieur en n'oubliant pas le dessous du couchage et des meubles. Ainsi Anopheles gambiae, qui est un des principaux propagateurs du paludisme, est plus attiré par les kairomones (substances sémiochimiques volatiles ou mobiles, produites par un être vivant) émanant des pieds et des chevilles et a l'habitude de voler au ras du sol ;
  • les moustiques étant sensibles aux déplacements d'air, l'action d'un ventilateur, même si la pièce est dotée d'un système de conditionnement d'air, fera aussi partie des moyens de protection ;
  • enduire, dès le coucher du soleil, les vêtements de perméthrine ou la peau d'un répulsif constitué d'une solution contenant 30 % de DEET pour les adultes ou 10 % du même produit pour les enfants entre 2 et 12 ans ;
  • après le coucher du soleil, portez des vêtements amples, longs et de couleur claire et, si possible, abstenez-vous de consommer de l'alcool. Les anophèles sont aussi bien attirés par les couleurs foncées, plus spécialement le noir, que par les vapeurs d'alcool.

Attention que si les femelles d'anophèles, propagatrices du paludisme, sont actives entre le crépuscule et l'aube, les femelles d'autres espèces de moustiques, propagatrices de virus comme la fièvre Zika, le chikungunya, la dengue ou la fièvre jaune sont actives pendant la journée. Les mêmes précautions restent donc souhaitables en période diurne.

Protection contre le parasite[modifier]

Il existe depuis juillet 2015, un vaccin, en phase III des essais cliniques depuis 2019, destiné aux nourrissons à partir de cinq semaines mais deux fois plus efficace (près de 60 % de réussite) pour ceux âgés entre cinq et neuf mois, le MosquirixTM mis au point par la division vaccin de GSK à Wavre. Cependant, ce vaccin, également anti-hépatite B, n'est actuellement disponible que dans trois pays (le Ghana, le Kenya et le Malawi) où le paludisme est endémique.

L'unique protection globale contre les parasites est la prise, au moment d'un repas, d'un médicament prophylactique adéquat à la zone de chimio-résistance du parasite :

  • pays de zone 3 (en couleur bordeaux sur la carte) :
    • Malarone® Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata Logo indiquant des horaires un comprimé par jour, un jour avant le départ et jusqu'à sept jours après le retour. Logo indiquant des tarifs boite de 12 comprimés - Belgique : 30,9  pour adulte et 18,48  pour junior - France : prix libre avec une moyenne de 35,38  pour adulte. – Informations sur le médicament.
    • Lariam® Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata Logo indiquant des horaires un comprimé par semaine, deux à trois semaines avant le départ et jusqu'à quatre semaines après le retour. Logo indiquant des tarifs boite de 8 comprimés - Belgique : 34,26  - France : prix libre avec une moyenne de 38,47 . – Informations sur le médicament.
    • Pour information Le service de contrôle des médicaments de l'APB a fait retiré de la vente l'Atovaquone/Proguanil de la société Teva ainsi que sa copie Malaprotec de la société Sandoz depuis le pour une/des raison(s) d’écart(s) vis-à-vis de la bonne pratique clinique.
  • pays de zone 2 (en couleur rouge sur la carte) :
une association de chloroquine et de proguanil
  • Nivaquine® Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata Logo indiquant des horaires un comprimé chaque jour, une semaine avant le départ et jusqu'à un mois après le retour. Logo indiquant des tarifs boite de 100 comprimés - Belgique : 4,66  - France : 9,14 . – Informations sur le médicament.
  • Paludrine® Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata Logo indiquant des horaires deux comprimés chaque jour, une semaine avant le départ et jusqu'à un mois après le retour. Logo indiquant des tarifs boite de 56 comprimés. – Informations sur le médicament.
  • pays de zone 1 (en couleur orange sur la carte) :
    • Nivaquine® Logo indiquant des horaires un comprimé chaque jour, une semaine avant le départ et jusqu'à un mois après le retour. Logo indiquant des tarifs boite de 100 comprimés - Belgique : 4,66  - France : 9,14 .

Ces médicaments doivent être prescrits par un médecin qui déterminera également les doses à prendre en fonction du poids du voyageur et en fonction d'un état de grossesse en cours. Il pourra aussi vous conseiller d'autres médicaments recommandés et sur les vaccinations préconisées en fonction de l'actualité du pays que vous allez visiter. Si vous voulez avoir le temps de vous vacciner, la visite médicale doit être faite deux mois avant le voyage.

Diagnostic[modifier]

Plaquette de verre préparée avec une goutte fine et épaisse de sang prête à être examinée au microscope.
Différents gamétocytes femelles identifiés par goutte fine.

Le seul moyen vraiment efficace pour déterminer la présence de Plasmodium et de connaître à quelle espèce il appartient est une analyse sanguine au microscope.

Symptômes[modifier]

Les principaux symptômes sont : une fatigue physique généralisée, une douleur musculaire diffuse, des picotements au niveau de la peau, une perte d'appétit, des vertiges, des céphalées, des embarras gastriques tels des nausées, de la diarrhée, des vomissements et des douleurs abdominales. Le symptôme le plus classique est la répétition cyclique d'une sensation soudaine de froid suivie de frissons avec fièvre et de sudation excessive durant quatre à six heures, survenant toutes les 48 ou 72 h selon l'espèce de Plasmodium.

Cette périodicité des recrudescences fébriles est le meilleur moyen de faire un premier tri pour connaître à quel Plasmodium vous avez à faire, pour autant qu'il s'agisse bien de la malaria et uniquement de celle-ci.

  • « fièvre quarte » car ayant une périodicité des états fiévreux tous les trois jours :
    • Plasmodium malariae qui cause une forme bénigne mais qui peut être durable voire chronique ;
  • « fièvre tierce » car ayant une périodicité des états fiévreux tous les deux jours :
  • « fièvre continue » car ayant une périodicité des états fiévreux chaque jour :
    • Plasmodium knowlesi qui cause une forme bénigne. Il n'est cependant rencontré qu'en Asie et plus particulièrement en Asie du Sud-Est.

Bien que P. knowlesi ne sévit qu'en Asie, des fièvres continues peuvent être observées dans toutes les régions du monde. Cela pouvant signifier que la femelle moustique a, simultanément, inoculé deux espèces de Plasmodium différentes ou un parasite de la malaria et un virus ou encore que le patient est atteint à la fois de malaria et de fièvre typhoïde ou paratyphoïde.

Une hémoptysie n'est pas un symptôme de la malaria. Celle-ci est due à l'effort de toux répétitif qui apparait surtout chez les asthmatiques ou chez les enfants qui produisent une réaction psychosomatique envers leur mauvais état de santé général.

Signes cliniques[modifier]

Les principaux signes cliniques sont : de la fièvre pouvant dépasser les 40 °C, des tremblements intermittents, des douleurs articulaires, des signes d'anémie causée par la destruction des globules rouges, la présence d'hémoglobine dans les urines, une diminution de l'apport sanguin artériel au cerveau (expliquant les céphalées), une altération de la fonction rénale, des convulsions et un ictère. D'autres signes moins fréquents sont une augmentation de volume de la rate et/ou du foie (dans le cas du foie, l'augmentation est aisément palpable sous le rebord costal droit) ainsi qu'une hypoglycémie.

Thérapie[modifier]

Le seul traitement valable, actuellement, est une thérapie combinée à base d'artémisinine (en sigle ACT). Ce médicament associe un dérivé de l'artémisinine, qui agit très rapidement contre le parasite mais disparait également rapidement de l'organisme, et une autre molécule réputée antimalarique, qui plus lente à réagir, est censée éliminer ce que le dérivé de l'artémisinine n'aurait pas fait. Il se présente soit sous forme de comprimé soit sous forme d'injection intraveineuse (pour les cas où le malade est incapable d'ingérer) et le traitement dure trois jours.

Il existe sur le marché des dizaines de médicaments alliant des combinaisons diverses. Ils sont sous génériques et disponibles dans le monde entier. C'est le médecin, et lui seul, qui décide de la combinaison la plus appropriée à utiliser.

La principale contre-indication de cette thérapie est le traitement des femmes enceintes et des nourrissons de moins de neuf mois.

  • ACT Logo indiquant un lien wikipédia Logo indiquant un lien vers l'élément wikidata – Liste d'ACT approuvées par l'OMS.

Si une ACT n'est pas disponible directement, la prise du médicament prophylactique en votre possession est tout à fait adéquate mais les nouvelles doses doivent être déterminées par un médecin et cesser dès qu'une ACT est disponible.

Remarques[modifier]

  • Si vous avez, entre huit jours et plusieurs semaines après votre retour d'une zone à risque, des maux de tête, des poussées de fièvre intermittentes (38 °C ou plus), des vomissements, de la diarrhée ou des urines sanguinolentes, consultez un médecin. La prise en charge par un médecin doit être rapide.
  • Le traitement préventif n'étant pas pris en charge par la Sécurité sociale, prévoyez un budget en conséquence.
  • Un voyage dans une zone à risque de paludisme vous exclut provisoirement du don de sang.
  • Attention que si vous avez reçu un vaccin à souche vivante (notamment contre la typhoïde), la prise d'un médicament prophylactique antimalarique ne pourra débuter que minimum trois jours après la vaccination.
  • Attention que si une co-infection avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) n'accroît pas les risques de mortalité, ils contribuent chacun à leur propagation mutuelle : la malaria accroît la charge virale du VIH et l'infection du VIH augmente la probabilité d'une infection de malaria.

Informations complémentaires[modifier]

  • Thèmes de santé, Paludisme Logo indiquant un lien vers le site web  – La page consacrée au paludisme sur le site de l'OMS.
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