Apparence
Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Bolivie.
Comprendre
[modifier]Le pays compte quatre pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.
Il y a en Bolivie une pratique reprise sur « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture »
Aucune pratique supplémentaire n'est reprise sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
[modifier]Liste représentative
[modifier]Pratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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La cosmovision andine des Kallawaya | Les origines du groupe ethnique des Kallawaya, établi dans la région montagneuse de Bautista Saavedra au nord de La Paz, remontent à la période pré-inca. À l’instar de nombreux aspects de la culture andine, ses coutumes et ses valeurs ont évolué à la faveur de la fusion entre les religions indigène et chrétienne. L’activité principale des Kallawaya est l’exercice d’une médecine ancestrale à laquelle sont attachés divers rites et cérémonies constituant le fondement de l’économie locale. La cosmovision andine de la culture des Kallawaya recouvre un ensemble cohérent de mythes, de rituels, de valeurs et d’expressions artistiques. Largement reconnue non seulement en Bolivie mais aussi dans de nombreux autres pays d’Amérique du Sud où les prêtres-médecins Kallawaya exercent, les techniques médicinales reposent sur les systèmes de croyance des peuples autochtones de la région des Andes. Réservé aux hommes, cet art de la guérison procède d’une intelligence extraordinaire de la pharmacopée animale, minérale et botanique et d’un corpus de savoirs rituels intimement liés aux croyances religieuses. Les guérisseurs itinérants traitent les patients grâce à des connaissances médicales et pharmaceutiques qui s’articulent autour d’un système complexe de transmission et d’apprentissage dans lequel le voyage joue un rôle primordial. Les écosystèmes extrêmement variés qu’ils traversent au cours de leur périple leur permettent en effet d’enrichir leur connaissance des plantes médicinales. Avec quelques 980 espèces, leur pharmacopée botanique est l’une des plus riches du monde. Les femmes Kallawaya participent à certains rites, s’occupent de la santé maternelle et infantile, et tissent des étoffes dont les motifs et ornements évoquent la cosmovision Kallawaya. Pendant les cérémonies rituelles, des groupes de musiciens appelés kantus jouent du tambour et de la flûte de pan pour établir un contact avec le monde des esprits. Depuis quelques années, le mode de vie traditionnel des Kallawaya se voit menacé d’acculturation, risquant d’entraîner la disparition de cet extraordinaire corpus de connaissances médicales. La tradition se trouve en outre mise à mal par le manque de protection juridique des communautés autochtones, tout particulièrement face aux politiques des grands groupes pharmaceutiques. | |||
1 | Ancien site de cérémonies précolombien situé à 3700 mètres d’altitude dans les montagnes de l’ouest de la Bolivie, la ville d’Oruro a été un important centre minier aux dix-neuvième et vingtième siècles. Refondée par les Espagnols en 1606, elle est restée un site sacré pour les Uru, qui venaient parfois de très loin accomplir leurs rituels, en particulier pour la grande fête d’Ito. Ces cérémonies ont perduré sous le couvert de la liturgie chrétienne malgré les interdits espagnols au dix-septième siècle. Les dieux andins ont été dissimulés derrière les icônes chrétiennes, devenant ainsi des saints. La fête d’Ito a été transformée en rituel chrétien, célébré à la chandeleur, le 2 février et la traditionnelle llama llama, ou diablada, en l’honneur du dieu uru Tiw est devenue la danse principale du carnaval d’Oruro. Tous les ans, pendant six jours, ce carnaval donne lieu au déploiement de tout un éventail d’arts populaires s’exprimant à travers les masques, textiles et broderies. L’événement principal est la procession, ou entrada, où les danseurs parcourent vingt heures durant, sans interruption, les quatre kilomètres que suit la procession. Plus de 28 000 danseurs et 10000 musiciens répartis en une cinquantaine de groupes prennent part au cortège qui a su conserver nombre de caractéristiques empruntées aux mystères médiévaux. Le déclin des activités minières traditionnelles et de l’agriculture menace la population d’Oruro, de même que la désertification du haut plateau andin qui provoque une émigration massive. L’urbanisation a provoqué des phénomènes d’acculturation, creusant le fossé entre les générations. Le carnaval fait en outre l’objet d’une exploitation financière incontrôlée. | |||
Pujllay et Ayarichi : musiques et danses de la culture yampara | Le Pujllay et l’Ayarichi sont les principales formes musico-chorégraphiques de la culture yampara qui sont complémentaires et forment un tout. Le Pujllay se pratique pendant la saison des pluies et l’Ayarichi pendant la saison sèche. Le Pujllay est essentiellement exécuté par les hommes lors du rituel du même nom qui célèbre le renouveau de la vie et l’abondance amenée par les pluies. Les sons, les danses et les costumes évoquent le « Tata Pujllay », une entité démoniaque et féconde à l’énergie débordante. Un groupe de musiciens joue de différentes flûtes et d’une clarinette en corne. Les danseurs, somptueusement vêtus comme le Tata Pujllay, tournent infatigablement autour d’un grand autel décoré de nourriture. L’Ayarichi se danse lors de fêtes dédiées aux différents saints catholiques qui régissent l’ordre social et cosmique et influencent la préservation de la vie. Le groupe comprend quatre danseurs-musiciens qui jouent de la flûte de pan et du tambour, et deux à quatre danseuses. Les artisanes sont chargées de tisser les costumes méticuleusement, jusqu’au plus petit détail. De vastes réseaux communautaires sont mobilisés pour organiser le rituel et apporter des boissons et de la nourriture en abondance. La transmission des connaissances musico-chorégraphiques aux enfants se fait sans l’intervention des adultes, par des jeux collectifs et l’observation. Le Pujllay et l’Ayarichi créent une unité dans les communautés yampara, en tant que moyen privilégié de communiquer avec la nature. | |||
L’Ichapekene Piesta, la plus grande fête de Saint Ignace de Moxos | Tous les ans, les habitants jeunes et âgés de San Ignace de Moxos, en Bolivie, célèbrent Ichapekene Piesta, fête syncrétique qui réinterprète le mythe fondateur moxeño de la victoire jésuite d’Ignace de Loyola en l’associant aux croyances et traditions autochtones. Les festivités commencent en mai avec des spectacles pyrotechniques, des chants et des louanges, et se poursuivent en juillet avec la célébration de messes de jour et de nuit, des veillées funèbres, des aumônes et des festins. La principale représentation de la victoire de Saint Ignace met en scène douze guerriers solaires, arborant un plumage spectaculaire, qui combattent les gardiens du drapeau saint – « propriétaires » initiaux des forêts et des eaux– avant de finir par les convertir au christianisme. Ces rites sont un acte de foi et de renaissance constante permettant aux Moxeños de renaître dans la tradition chrétienne en présence des esprits de leurs ancêtres. La procession principale comprend 48 groupes de participants déguisés sous le masque des ancêtres et des animaux, soulignant l’importance du respect de la nature. Ils font des farces et dansent au son de la musique baroque des missions jésuites, puis vers minuit, des pétards et des feux d’artifice sortent de la pointe de leurs chapeaux à larges bords, symbolisant le don de la lumière et de la clairvoyance pour vivre dans le respect. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
[modifier]Liste de sauvegarde d'urgence
[modifier]La Bolivie n'a pas de pratique inscrite sur la liste de sauvegarde d'urgence.