Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Bulgarie.
Comprendre
[modifier]Le pays compte cinq pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO et deux au « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture »
Aucune pratique n'est reprise sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
[modifier]Liste représentative
[modifier]Pratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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Les Babi de Bistritsa, polyphonie, danses et pratiques rituelles archaïques de la région de Shoplouk | 2008 | * arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs |
Les danses et chants polyphoniques traditionnels de la région Shoplouk de Bulgarie sont aujourd’hui encore exécutés par un groupe de vieilles femmes, les Bistritsa Babi. Cette tradition recouvre une diaphonie appelée polyphonie shoppe, d’anciennes formes de la danse en chaîne horo et la pratique rituelle du lazarouvane, une cérémonie d’initiation pour les jeunes femmes.
La diaphonie est un type spécifique de chant polyphonique dans lequel une ou deux voix élaborent la mélodie composée de l’izvikva (« cri/appel ») et du bouchi krivo (« grondement »), tandis que les autres les accompagnent par un bourdon monotone, doublé ou triplé pour en augmenter la puissance. Vêtues du costume traditionnel, les danseuses se tiennent par la taille ou la ceinture pour former un cercle et exécuter des pas légers dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Plusieurs variations, dépendant du chant et de la pratique rituelle concernée, sont exécutées dans cette configuration. La fonction sociale du chant polyphonique a évolué au vingtième siècle dans la mesure où il est aujourd’hui essentiellement interprété sur scène. Toutefois, les Bistritsa Babi sont considérées comme une composante majeure de la vie culturelle de la région, transmettant les expressions traditionnelles aux nouvelles générations. Ces femmes sont parmi les dernières représentantes de la polyphonie traditionnelle et le village de Bistritsa est l’un des derniers endroits en Bulgarie où cette expression culturelle s’est perpétuée au fil des siècles. La proximité de la capitale Sofia, qui offre de multiples attractions culturelles, détourne peu à peu l’intérêt des jeunes pour les traditions locales. Le riche répertoire a été réduit aux chants et danses les plus populaires pour être interprété sur scène. |
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1 Le Nestinarstvo, messages du passé : le panagyr des saints Constantin et Hélène dans le village de Balgari | 2009 | pratiques sociales, rituels et événements festifs | Le rite Nestinarstvo de la danse sur le feu est le point culminant du rituel Panagyr : festival en l’honneur des saints patrons Constantin et Hélène, il se tient chaque année, les 3 et 4 juin, dans le village de Balgari, situé dans la région du mont Strandzha au sud-est de la Bulgarie. Le rituel a pour objet de garantir aux villageois bien-être et fécondité. Le matin, se déroule la célébration solennelle des rituels et cérémonies sacrés, suivie d’une procession qui accompagne, au son du tambour et de la cornemuse, les porteurs des icônes sacrées représentant les deux saints jusqu’à la source d’eau sacrée qui se trouve à l’extérieur du village. A la source, de l’eau sacrée et des bougies, gages d’une bonne santé, sont distribuées à toute l’assemblée présente. Le point culminant du festival a lieu le soir, avec une danse sur le feu, réputée être la plus haute forme de vénération des saints. Guidée par le tambour sacré, l’assemblée forme un cercle silencieux autour des braises incandescentes, puis les Nestinari, chefs spirituels et matériels servant d’intermédiaires par lesquels les saints expriment leur volonté, entrent les uns après les autres à l’intérieur du cercle et commencent à marcher sur les braises. Pratiqué autrefois dans une trentaine de villages voisins bulgares et grecs, le rituel Nestinarstvo ne subsiste plus aujourd’hui que dans le village de Balgari, où vit une centaine d’habitants seulement. Pendant le Panagyr, toutefois, des milliers de personnes s’y rassemblent, rejointes depuis quelques années par de nombreux Grecs qui se joignent au rituel. |
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2 La tradition de la fabrication des tapis à Tchiprovtsi | 2014 | * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * pratiques sociales, rituels et événements festifs * traditions et expressions orales |
Les kilimi sont des tapis tissés à la main par les femmes de Tchiprovtsi, dans le nord-est de la Bulgarie. La plupart des maisons de la ville disposent d’un métier à tisser manuel vertical, que les femmes utilisent pour fabriquer des tapisseries traditionnellement utilisées comme revêtement de sol. La tisseuse prend plusieurs fils de chaîne de la main gauche, croise le fil de trame dans la chaîne et utilise un petit batteur pour bien serrer le tissage. Les hommes de la ville s’occupent généralement de la production, du traitement et de la teinture de la laine. Les fils teints avec des pigments naturels donnent aux tapis des tons pastel doux, tandis que les colorants chimiques donnent des teintes plus brillantes. Les tapis sont renommés pour leur composition, leurs motifs ornementaux et leurs couleurs. La confection des tapis va de pair avec les croyances, les formules verbales et les pratiques rituelles. Les tisseuses font des prières et des vœux de réussite avant de commencer un nouveau tapis ; elles chantent et racontent des histoires pendant qu’elles travaillent au métier à tisser. Le processus de transmission se fait de mère et grand-mère en fille et petite-fille, souvent lors du travail collectif sur de grands tapis. Le tissage des tapis est profondément ancré dans la vie sociale et culturelle de la population. Les formes d’ornements les plus connues sont reproduites dans toute la communauté et représentent même les armoiries de la ville. |
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3 Le surova, festival populaire dans la région de Pernik | 2015 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs* * arts du spectacle* * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers |
Le festival populaire surova dans la région de Pernik a lieu chaque année les 13 et 14 janvier pour célébrer le Nouvel An selon l’ancien calendrier. Le cœur de la célébration est un rituel de mascarade populaire qui a lieu dans les villages de la région. La première nuit, des groupes de mascarade survakari composés d’hommes, de femmes et d’enfants enfilant des masques et des costumes spécialement préparés convergent vers le centre du village où ils allument des feux et jouent avec le public. Certains participants endossent un rôle particulier, tel que celui de chef, de jeunes mariés, de prêtre et d’ours. Tôt le matin suivant, ils se réunissent et marchent dans le village en se rendant dans les maisons où ils marient rituellement les jeunes couples pendant que le rituel de l’ours présage une bonne santé. Leurs hôtes attendent leur arrivée avec le repas et les cadeaux habituels. Après le festival populaire, les groupes survakari distribuent les cadeaux, faisant souvent don des fonds récoltés aux orphelins et aux plus défavorisés. L’expérience de mascarade attire les jeunes et renforce leur estime de soi en tant que gardiens de la tradition. Des familles entières se consacrent à la collecte des matériaux pour les masques et les autres attributs tout au long de l’année, les adultes enseignant aux jeunes et aux enfants la confection des masques et des costumes. |
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Les pratiques culturelles associées au 1er Mars Note
La Bulgarie partage cette pratique avec la Macédoine du Nord, la Moldavie et la Roumanie. |
2017 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Les pratiques culturelles associées au se composent de traditions qui sont transmises depuis des temps anciens pour célébrer le début du printemps. La pratique principale consiste à fabriquer, offrir et porter une cordelette rouge et blanche qui est ensuite dénouée lorsqu’apparaît le premier arbre en fleurs, la première hirondelle ou la première cigogne. Certaines autres pratiques locales, telles que des actions de purification en République de Moldova, font également partie du cadre plus large de célébration du printemps. On considère que la cordelette offre une protection symbolique contre les dangers tels qu’une météo capricieuse. Cette pratique garantit aux individus, aux groupes et aux communautés un passage sûr de l’hiver au printemps. Tous les membres des communautés concernées participent, indépendamment de leur âge, et la pratique favorise la cohésion sociale, les échanges intergénérationnels et les interactions avec la nature, tout en encourageant la diversité et la créativité. L’éducation informelle est le mode le plus fréquent de transmission : dans les zones rurales, les jeunes filles apprennent à fabriquer les cordelettes auprès de femmes plus âgées, tandis que dans les zones urbaines, les apprentis apprennent auprès de professeurs et d’artisans ainsi que par le biais de l’éducation informelle. Les ateliers de Martenitsa/Martinka/Mărţişor organisés par des musées ethnographiques offrent une autre occasion de transmission. Les communautés concernées participent activement aux activités d’inventaire, de recherche, de documentation et de promotion de l’élément, et de nombreux projets culturels axés sur sa sauvegarde sont en cours. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
[modifier]Pratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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4 Le festival de folklore à Koprivshtitsa, ensemble de pratiques pour présenter et transmettre le patrimoine | 2016 | * pratiques sociales, rituels et événements festifs * arts du spectacle * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
L’initiative du festival de folklore de Koprivshtitsa, qui réunit au mois d’août des milliers de Bulgares de tout âge et la diaspora venus présenter et partager leurs pratiques du patrimoine culturel immatériel, dans des domaines aussi variés que la danse et la narration, les jeux ou l’artisanat, est venue de musiciens locaux qui ont mis en évidence la nécessité de protéger les traditions menacées par des facteurs tels que l’urbanisation et la marchandisation. Organisé par la municipalité de Koprivshtitsa avec l’aide du Ministère de la culture, de la télévision nationale bulgare, de la radio nationale bulgare, de l’Institut d’ethnologie et d’études folkloriques, du Musée ethnographique et de l’Institut d’étude des arts et de centres communautaires, ce festival sensibilise à l’importance de sauvegarder le patrimoine vivant, promeut sa présence dans la vie contemporaine, le documente afin d’assurer sa continuité future et encourage sa transmission. Les participants sont choisis au moyen de procédures de sélection organisées par les districts administratifs du pays, qui permettent également d’identifier les nouvelles traditions. Les performances sont diffusées et documentées par des chercheurs qui en conservent des archives, par exemple à l’Institut d’ethnologie et d’études folkloriques et au Musée ethnographique. Depuis la première édition du festival en 1965, neuf autres ont été organisées ; celle de 2010 a attiré 18 000 participants et des visiteurs du pays et du monde entier. De nombreux participants au festival acquièrent une reconnaissance internationale. |
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La chitalishte bulgare (centre culturel communautaire), expérience pratique de préservation de la vitalité du patrimoine culturel immatériel | 2017 | Les chitalishta (centres culturels communautaires) sont uniformément réparties sur l’ensemble du territoire bulgare. Elles sont établies par les communautés elles-mêmes et sont ouvertes à tous, indépendamment de l’âge, du sexe et des opinions politiques ou religieuses. Les premières chitalishta ont été créées en 1856 et ont dès lors été reconnues comme des unités organisationnelles fondamentales de la société bulgare. D’après la Loi sur les chitalishta de 1996, il s’agit d’organisations non gouvernementales auto-réglementées. Conformément à cette loi, elles mènent des activités culturelles et éducatives qui visent à sauvegarder les coutumes et les traditions du peuple bulgare, à garantir l’accès à l’information, à diffuser des connaissances et à familiariser les citoyens avec les valeurs et les avancées de la science, des arts et de la culture. Les chitalishta sont essentielles à la transmission du patrimoine culturel immatériel dans le pays, et les membres âgés jouent un rôle important, en encourageant les jeunes à y participer. Le nombre croissant de chitalishta et de participants à leurs activités, issus de tous les groupes de population et de toutes les tranches d’âge, témoigne de l’efficacité des chitalishta. Afin de faire connaître et de populariser le patrimoine culturel immatériel, les chitalishta organisent des festivals, des célébrations, des rassemblements, des expositions et bien d’autres manifestations. La création de centres locaux chargés de documenter, d’archiver et de transmettre les connaissances et les compétences est un moyen novateur de développer les chitalishta. |
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Liste de sauvegarde d'urgence
[modifier]La Bulgarie n'a pas de pratique inscrite sur la liste de sauvegarde d'urgence.