Apparence
Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO au Nigeria.
Comprendre
[modifier]Le pays compte cinq pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.
Aucune pratique supplémentaire n'est reprise que se soit dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » ou sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».
Listes
[modifier]Liste représentative
[modifier]Pratique | Année | Domaine | Description | Illustration |
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Le système de divination Ifa | 2008 | * Pratiques sociales, rituels et événements festifs * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel |
Le système de divination Ifa, qui s’appuie sur un vaste corpus de textes et de formules mathématiques, est pratiqué par les communautés Yoruba et par la diaspora africaine des Amériques et des Caraïbes. Le mot Ifa désigne le personnage mystique d’Ifa ou Orunmila, considéré par les Yoruba comme la divinité de la sagesse et du développement intellectuel. Contrairement à d’autres formes de divination de la région qui ont recours à la médiumnité, la divination Ifa ne repose pas sur les pouvoirs oraculaires d’une personne. Elle se fonde sur un système de signes interprétés par un devin, le prêtre Ifa ou babalawo, littéralement « le père du prêtre ». Le système de divination Ifa est employé chaque fois qu’une décision importante, individuelle ou collective, doit être prise. Le corpus littéraire de l’Ifa, appelé odu, comprend 256 volumes divisés en vers appelés ese dont on ne connaît pas le nombre exact car il augmente continuellement (il y a environ 800 ese par odu). Chacun des 256 odu a sa signature propre divinatoire, déterminée par le babalawo à l’aide de palmes sacrées et d’une chaîne de divination. Les ese, considérés comme la partie la plus importante de la divination Ifa, sont chantés par les prêtres dans une langue poétique. Ils sont l’expression de l’histoire des Yoruba, de leur langue, croyances, cosmovision et préoccupations sociales contemporaines. La connaissance de l’Ifa a été préservée au sein des communautés Yoruba et transmise parmi les prêtres Ifa. |
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Le patrimoine oral Gèlèdé | 2008 | * Traditions et expressions orales * Pratiques sociales, rituels et événements festifs |
Le Gèlèdé est pratiqué par la communauté Yoruba-nago établie au Bénin, au Nigeria et au Togo. Depuis plus d’un siècle, cette cérémonie a pour but de rendre hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, et au rôle que jouent les femmes dans l’organisation sociale et le développement de la société Yoruba. Le Gèlèdé a lieu tous les ans après les récoltes, lors d’événements importants et en cas de sécheresse ou d’épidémie. Il se caractérise par ses masques sculptés, ses danses et ses chants en langue yoruba véhiculant l’histoire et les mythes du peuple Yoruba-nago. La cérémonie se déroule généralement de nuit sur une place publique, près d’une maison où les danseurs se préparent. Les chanteurs et un joueur de tambour apparaissent en premier. Ils sont accompagnés d’un orchestre et suivis des danseurs masqués, parés de magnifiques costumes. Le travail d’artisanat préalable est considérable, notamment pour sculpter les masques et confectionner les costumes. La cérémonie assure la transmission d’un patrimoine oral mêlant poésie épique et lyrique, usant d’ironie, de dérision de masques satiriques. Des figures d’animaux sont souvent utilisées, tels le serpent, symbole de pouvoir, ou l’oiseau, messager des « mères ». La communauté est organisée en groupes d’hommes et de femmes, respectivement dirigés par un et une responsable. C’est la seule société de masques connue à être également dirigée par des femmes. Bien que le Gèlèdé se soit adapté à la société plus patriarcale d’aujourd’hui, son patrimoine oral et ses danses témoignent de l’ancien ordre matriarcal. L’évolution technique est à l’origine de la disparition progressive des savoir-faire traditionnels, de même que le tourisme contribue à faire de cette cérémonie un produit folklorique. La communauté Gèlèdé a toutefois une conscience aiguë de la valeur de son patrimoine immatériel, comme en attestent l’intense travail de préparation et l’afflux de nouveaux participants. |
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Le masque Ijele | 2009 | * arts du spectacle * pratiques sociales * rituels et événements festifs * connaissances et les pratiques concernant la nature et l'univers. |
Dans de nombreuses communautés de l’État de l’Anambra, dans le sud-est du Nigéria, les célébrations, les cérémonies funèbres et autres occasions spéciales pendant la saison sèche pour attirer la fertilité et les bonnes récoltes comprennent le masque Ijele. Ce masque d’environ quatre mètres de haut est tellement grand qu’il faut six mois à une centaine d’hommes pour préparer le costume et construire un abri où il sera conservé jusqu’à sa parution en public. Divisé en deux parties (supérieure et inférieure) en son centre par un grand python, l’Ijele est fabriqué à partir de tiges de bambou assemblées pour construire un squelette qui est ensuite revêtu d’un tissu de couleurs vives et orné de figurines et représentations de tous les aspects de la vie. Très imposant, le personnage masqué danse à l’issue d’une série de défilés dont il constitue l’apothéose, protégé par six « policiers » ; il porte un miroir qui lui donne le pouvoir d’attirer et de punir les malfaiteurs. Ceux qui portent l’Ijele sont choisis par un vote et s’enferment pendant trois mois au cours desquels ils suivent un régime spécial pour acquérir la force nécessaire pour porter le masque. Le masque joue plusieurs rôles importants dans la communauté : sur le plan spirituel, il marque les occasions festives et solennelles ; sur le plan politique, il est l’occasion de réaffirmer la loyauté à un chef ou un roi ; et sur le plan culturel, il représente un divertissement très apprécié, au cours duquel les jeunes garçons et les jeunes filles chantent et dansent aux sons de la musique Akunechenyi. |
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1 Le Festival international de la culture et de la pêche d'Argungu | 2016 | * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * traditions et expressions orales |
Tous les ans, les communautés se réunissent au nord-ouest du Nigéria pour participer au Festival international de la culture et de la pêche d’Argungu près de la rivière Matan Fada. Le festival de quatre jours, organisé entre la fin février et mars, inclut le kabanci, série de compétitions aquatiques comptant la pêche à mains nues, la course de canoë, la capture de canards sauvages, ainsi que d’autres pratiques traditionnelles telles que les formes locales de lutte et de boxe. Les hommes et les garçons de la communauté participent aux concours tandis que les femmes les encouragent, chantent et dansent. Antérieur à l’indépendance du Nigéria, le Festival international de la culture et de la pêche d’Argungu contribue au sentiment identitaire des participants et permet de maintenir la paix entre la communauté d’Argungu et la communauté voisine de Sokoto, à travers le partage de pratiques culturelles. Les connaissances transmises au sein des familles jouant un rôle de chefferie traditionnelle par le SarkiRuwa (responsable de la gestion de l’état sanitaire de la rivière) et l’Homa (chef des pêcheurs d’Argungu) sur la qualité de l’eau et les ressources halieutiques ont largement contribué à la continuité du festival. Les savoir-faire utilisés pour les activités du Festival sont transmis aux jeunes générations de manière formelle et informelle. L’enseignement est délivré, par exemple, dans le cadre de l’apprentissage notamment pour les techniques particulières de pêche, ou au sein des familles par l’observation. |
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Le kwagh-hir, représentation théâtrale | 2019 | La représentation théâtrale kwagh-hir est une forme d’art composite qui englobe un spectacle à la fois visuellement captivant et édifiant d’un point de vue culturel. Le kwagh-hir puise ses origines dans la tradition des contes du peuple tiv, le « kwagh-alom », une pratique dans le cadre de laquelle des conteurs créatifs invitaient les familles à écouter des récits, généralement à la tombée de la nuit après la journée de travail à la ferme. Au fil du temps les conteurs créatifs ont commencé à mettre ces histoires en scène, une pratique qui a donné lieu à la forme et à l’état actuels du kwagh-hir. Il s’agit d’un spectacle social qui peut divertir et donner des leçons de morale par la mise en scène et l’interprétation de réalités sociales actuelles et passées. En tant que forme de « théâtre total », le kwagh-hir intègre l’art des marionnettes, la mascarade, la poésie, la musique, la danse et les récits animés dans l’expression de la réalité du peuple tiv. Les luttes quotidiennes, les aspirations, les réussites et les échecs sont exprimés dans une mise en scène créative. Le théâtre kwagh-hir appartient à la communauté ; les connaissances et les savoir-faire sont transmis par l’apprentissage. Les personnes qui manifestent leur intérêt pour les activités de la troupe sont formées et encadrées jusqu’à ce qu’elles acquièrent un certain niveau de maîtrise ; elles sont ensuite acceptées dans la troupe. Les représentations sont menées de façon régulière afin d’assurer que l’art continue à vivre et que la jeune génération puisse continuer à s’y identifier. |
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Registre des meilleures pratiques de sauvegarde
[modifier]Le Nigeria n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.
Liste de sauvegarde d'urgence
[modifier]Le Nigeria n'a pas de pratique inscrite sur la liste de sauvegarde d'urgence.