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Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Égypte.

Comprendre

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Le pays compte trois pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.

Aucune pratique supplémentaire n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » et deux pratiques sont reprises sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Listes

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Liste représentative

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Pratique Année Domaine Description Illustration
L'épopée Al-Sirah al-Hilaliyyah 2008 * Traditions et expressions orales
* Arts du spectacle
Ce poème oral, également appelé « épopée Hilali », raconte l’histoire de la tribu de bédouins Bani Hilal et sa migration au dixième siècle de la péninsule d'Arabie jusqu'en Afrique du Nord. Cette tribu a dominé pendant plus d'un siècle un vaste territoire dans le centre de l'Afrique du Nord, avant d'être anéantie par ses rivaux marocains. De tous les grands poèmes épiques de la tradition populaire arabe, l'épopée Hilali est la seule à être encore interprétée dans sa forme musicale intégrale. Autrefois répandue dans tout le Moyen-Orient, elle ne subsiste aujourd'hui qu'en Égypte. Depuis le quatorzième siècle, l'épopée Hilali est chantée en vers par des poètes qui s’accompagnent d'un instrument à percussion ou du rabab, un violon à pique à deux cordes. Elle est interprétée à l’occasion de mariages, de cérémonies de circoncision ou de réunions privées et peut durer plusieurs jours. Les poètes étaient autrefois formés au sein du cercle familial et l’exécution de l’épopée constituait leur seule source de revenus. Le laborieux apprentissage commençait dès l’âge de cinq ans et durait une dizaine d’années. Aujourd’hui encore, les apprentis poètes suivent une formation spéciale pour développer leur mémoire et perfectionner la maîtrise de leur instrument. Ils doivent en outre apprendre à improviser des commentaires pour rendre les intrigues plus parlantes au public contemporain. Le nombre d’interprètes de l’épopée Hilali décline sous l’effet conjugué des médias modernes et de la diminution du nombre de jeunes prêts à se soumettre à la rigoureuse formation. La pression de l’industrie touristique égyptienne, très lucrative, incite les poètes à présenter non plus l’intégralité du répertoire, mais de brefs extraits interprétés lors de spectacles folkloriques.


Le tahteeb, jeu du bâton 2016 * Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Arts du spectacle
Dans l'Égypte ancienne, le tahteeb était considéré comme une forme d’art martial. il est ensuite devenu un jeu festif, mais une partie du symbolisme et des valeurs associés à sa pratique demeurent. Joué devant un public, le tahteeb consiste en un échange bref et non violent entre deux adversaires qui manient chacun un long bâton sur un fond de musique traditionnelle. Ce jeu requiert une totale maîtrise, car il est interdit de porter des coups. Les praticiens sont des hommes, jeunes et âgés, majoritairement issus des communautés saeedy de Haute-Égypte, et notamment des zones rurales où le bâton était utilisé au quotidien par les habitants et est considéré comme un symbole de virilité. Les règles du jeu reposent sur des valeurs telles que le respect mutuel, l’amitié, le courage, la force, la courtoisie et la fierté. Le tahteeb est pratiqué dans des contextes sociaux publics et privés. Des compétitions sont parfois organisées pour encourager les nouveaux joueurs ainsi que des sessions de tahteeb auxquelles participent différents gouvernorats et qui peuvent s'étendre sur presque une semaine. L'élément est transmis au sein des familles, entre voisins et à tout individu désireux d'apprendre. Les compétences acquises donnent confiance aux participants et le fait de se produire devant leur communauté leur procure un sentiment de fierté. Le jeu contribue également à renforcer les liens familiaux et favorise de bonnes relations entre les communautés.


Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier
Note

L'Égypte partage cette pratique avec le Bahreïn, l'Iraq, la Jordanie, le Koweït, la Mauritanie, le Maroc, Oman, la Palestine, l'Arabie saoudite, le Soudan, la Tunisie, les Émirats arabes unis et le Yémen.

2019 * arts du spectacle
* connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* pratiques sociales, rituels et événements festifs
* savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* traditions et expressions orales
Le palmier dattier est associé à la population des États soumissionnaires depuis des siècles, comme un matériau indispensable à plusieurs formes d’artisanat, plusieurs métiers et plusieurs traditions, coutumes et pratiques socioculturelles, mais aussi comme une importante source de nourriture. Le palmier dattier est une plante à feuilles persistantes typique des régions sèches, car ses racines peuvent pénétrer profondément le sol pour en absorber l’humidité. On compte parmi les détenteurs et les praticiens de l’élément les propriétaires de plantations de palmiers dattiers ; les agriculteurs qui plantent, entretiennent et irriguent les arbres ; les artisans qui fabriquent des produits traditionnels en utilisant les différentes parties du palmier ; les marchands de dattes ; et les créateurs et artistes qui récitent des contes et des poèmes populaires. Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier ont joué un rôle essentiel dans le renforcement des liens entre les habitants des pays arabes concernés et leurs terres, car cet arbre les a aidés à surmonter les difficultés propres à un environnement désertique. La relation historique que la région entretient avec l’élément a donné naissance à un riche patrimoine culturel rassemblant les pratiques, les connaissances et les savoir-faire encore employés aujourd’hui. Le développement de l’élément à travers les siècles et sa pertinence culturelle expliquent à quel point les communautés locales sont engagées en faveur de sa préservation. Elles participent pour cela à de multiples actions portant sur le palmier dattier, organisent de nombreux rituels festifs et perpétuent les traditions et coutumes liées à l’élément.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde

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L'Égypte n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Liste de sauvegarde d'urgence

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Pratique Année Domaine Description Illustration
Les marionnettes à gaine traditionnelles 2018 * arts du spectacle
* pratiques sociales, rituels et événements festifs
* traditions et expressions orales
Al-Aragoz est une forme ancienne de théâtre égyptien qui utilise des marionnettes à gaine traditionnelles. Les représentations sont des événements très populaires au cours desquels les marionnettistes demeurent cachés dans une petite scène mobile tandis qu’un assistant interagit avec les marionnettes et le public. Al-Aragoz tire son nom de la marionnette principale dont la voix caractéristique est produite avec un instrument de distorsion vocale. Les interprètes et le public interagissent avec dynamisme tout au long du spectacle dont l’ambiance est enjouée et divertissante. Les praticiens doivent savoir manipuler et entretenir les marionnettes et avoir également des talents musicaux et d’improvisation. Les spectacles abordent un éventail de sujets en lien avec la vie quotidienne, le thème récurrent étant la lutte contre la corruption. L’art était autrefois interprété par des artistes itinérants qui se déplaçaient d’une fête populaire à une autre. Toutefois, quand le nombre de représentations a commencé à diminuer, les interprètes et leurs assistants se sont sédentarisés, principalement au Caire. La viabilité de la pratique est menacée par les évolutions des conditions sociales, politiques, juridiques et culturelles propres à son interprétation, telles que les lois relatives aux rassemblements publics, la montée du radicalisme religieux, un déclin général de l’intérêt pour cet art parmi les jeunes générations et l’âge avancé de ses praticiens actifs. Le nombre de praticiens encore vivants a diminué et de nombreuses histoires autrefois interprétées ont désormais disparu.


Le tissage à la main en Haute-Égypte (Sa’eed) 2020 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Traditions et expressions orales
La tradition artisanale du tissage à la main en Haute-Égypte (Sa’eed) est un processus complexe qui demande du temps, des efforts, de la patience et de la pratique. De la fabrication du métier à l’obtention du produit fini, en passant par l’enfilage et le tissage, de nombreuses étapes et techniques sont nécessaires. C’est un travail de précision à l’exécution complexe. Depuis des siècles, les hommes et les femmes utilisent les connaissances et les talents artistiques transmis par les générations précédentes pour créer des textiles brodés, éléments de l’héritage familial, et en font leur métier. Les grands principes du passé sont encore utilisés aujourd’hui, aussi bien pour le lin et le coton que pour la laine ou la soie. Toutefois, les usines de tissage qui utilisaient du fil de soie coûteux l’ont peu à peu remplacé par le coton afin d’améliorer leur rentabilité, et les petits métiers à tisser étroits ont cédé la place à des modèles plus larges. Le tissage à la main est une source d’identité et de fierté pour les communautés concernées, et la persistance de la terminologie du métier à tisser manuel témoigne de sa grande importance pour elles. Cependant, plusieurs menaces pèsent sur cette pratique. Elle n’est plus lucrative, il faut beaucoup d’espace pour installer le métier et le matériel est coûteux. Le tissage est donc négligé et n’est plus transmis comme par le passé. On estime que la formation d’une nouvelle génération de jeunes tisserands pourrait être une solution au problème croissant que représente le chômage dans les communautés concernées.


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