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Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Arabie saoudite.

Comprendre[modifier]

Le pays compte huit pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.

Aucune pratique supplémentaire n'est reprise que se soit dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture » ou sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Listes[modifier]

Liste représentative[modifier]

Pratique Année Domaine Description Illustration
Le Majlis, un espace culturel et social
Note

l'Arabie saoudite partage cette pratique avec les Émirats arabes unis, Oman et le Qatar.

2015 * Traditions et expressions orales
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
Les Majlis, littéralement « endroits pour s’asseoir », sont des lieux où les membres de la communauté se réunissent pour discuter des événements et des enjeux locaux, échanger des nouvelles, recevoir des invités, rencontrer des gens et se divertir. Le Majlis est l’endroit où la communauté se réunit pour résoudre les problèmes, pour présenter ses condoléances et organiser des réceptions de mariage. Il correspond généralement à un grand espace recouvert de tapis au sol et de coussins placés contre le mur. Il comporte habituellement une cuisinière ou un feu pour préparer du café et d’autres boissons chaudes. L’espace du Majlis est ouvert à tout le monde et peut être fréquenté par les membres de la famille, les tribus et les habitants du même quartier et d’autres quartiers éloignés. Les aînés de la communauté sont considérés comme ses véritables détenteurs, notamment ceux qui possèdent de vastes connaissances au sujet de la nature, de la généalogie et de l’histoire tribale. Les juges et les cheikhs religieux revêtent une importance particulière dans le Majlis, étant donné qu’ils arbitrent les conflits et clarifient les droits et les responsabilités d’ordre politique, social et religieux. Les femmes possèdent leurs propres Majlis, même si certaines femmes importantes fréquentent d’autres Majlis, notamment ceux à caractère intellectuel et littéraire. Ces espaces jouent également un rôle prépondérant dans le transfert du patrimoine oral, comme les contes, les chansons populaires et la poésie « nabati ». Du fait que les espaces du Majlis sont ouverts à toutes les classes d’âge, les connaissances sont essentiellement transmises informellement quand les enfants accompagnent les membres de la communauté dans leurs visites. En observant les anciens dans les Majlis, les jeunes apprennent les mœurs et l’éthique de leur communauté ainsi qu’à dialoguer, à écouter et à respecter l’avis d’autrui.


Le café arabe, un symbole de générosité
Note

l'Arabie saoudite partage cette pratique avec les Émirats arabes unis, Oman et le Qatar.

2015 * Traditions et expressions orales
* Arts du spectacle
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Servir du café arabe est un aspect important de l’hospitalité dans les sociétés arabes qui est considéré comme un symbole de générosité. Traditionnellement, le café est préparé devant les invités. Le rituel de la préparation démarre par la sélection des grains, qui sont placés dans une poêle plate en fer et légèrement grillés au feu de bois. Les grains torréfiés sont ensuite disposés dans un mortier de cuivre et écrasés à l’aide d’un pilon de cuivre. Le café moulu est placé dans une grande cafetière en cuivre, dans laquelle on verse de l’eau et que l’on met sur le feu. Une fois le café prêt, il est versé dans une plus petite cafetière, puis servi aux invités dans de petites tasses. L’invité le plus important, ou le plus âgé, est servi le premier. La tasse de l’invité n’est remplie qu’au quart, qui peut ainsi être remplie plusieurs fois. L’usage veut que chaque invité boive au moins une tasse mais jamais plus de trois. Il est préparé et apprécié par les hommes et les femmes de toutes les couches de la société, notamment dans le cadre du foyer. Les cheikhs et les chefs de tribu qui servent du café arabe dans leurs lieux de rencontre, ainsi que les aîné(e)s de la communauté bédouine, et les propriétaires de négoce de café, sont considérés comme les principaux détenteurs. La transmission des connaissances et des traditions liées au café arabe se fait en famille à travers l’observation et la pratique. Les jeunes accompagnent également les anciens au marché pour apprendre à sélectionner les meilleurs grains.


Alardah Alnajdiyah, danse, tambours et poésie d’Arabie saoudite 2015 * Traditions et expressions orales
* Arts du spectacle
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
L’Alardah est un spectacle traditionnel qui combine danses, percussions et poésie chantée. Il marque le début et la fin d’occasions spéciales comme des vacances religieuses, des mariages, des naissances, des cérémonies de remise de diplômes ou des événements d’envergure locale ou nationale. Il est considéré comme une composante fondamentale des expressions culturelles des communautés qui le pratiquent. Les interprètes de l’Alardah comprennent des percussionnistes, des danseurs et des poètes. Les hommes qui exécutent l’Alardah portent des épées légères et se tiennent debout épaule contre épaule en deux rangées qui se font face, en laissant entre eux suffisamment d’espace pour les joueurs de tambours. Un interprète vêtu du costume complet porte un drapeau. Un poète déclame des vers haute à voix en rapport avec l’événement fêté, que reprennent en les chantant à la façon d’une antienne les participants. Les joueurs de larges tambours de danse frappent alors des coups successifs, suivis de plus petits tambours. Tout en chantant, les interprètes se balancent côte à côte d’avant en arrière et lèvent et abaissent leurs épées de haut en bas en rythme avec les battements de tambours et les vers. À la fin du poème, les hommes se réunissent autour du drapeau. Des hommes de tous âges, origines sociales et professions peuvent y participer. Les femmes participent également à la confection des costumes. Tout en renforçant le sens du respect mutuel, la performance consolide la cohésion sociale. Des troupes et des citoyens, des écoles, des communautés des provinces et des environs sont sollicités pour enseigner, interpréter, populariser et transmettre l’Alardah.


L'Almezmar, danse du bâton au son des tambours 2016 * Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Arts du spectacle
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Traditions et expressions orales
L’Almezmar est une représentation traditionnelle de groupe pratiquée par les membres de la communauté hedjazie d’Arabie saoudite à des occasions festives, comme des célébrations familiales et nationales, fêtes religieuses ou évènements publics. Au début de la représentation, 15 à 100 danseurs vêtus de longues robes blanches se placent sur deux rangs face à face. Au martèlement des tambours, le chef de chaque rang commence à frapper dans ses mains en interprétant des chants qui parlent de galanterie, de générosité ou d’amour. Le premier rang répète la chanson au rythme des battements de mains, suivi par le deuxième rang en écho. Des duos de danseurs se placent successivement au centre du cercle, en faisant tourner leurs bâtons avec des gestes rapides et gracieux, parfois autour d’un feu ou d’objets. Les femmes participent à la fabrication des costumes et peuvent parfois danser et chanter à l’occasion de fêtes privées ; des artisans locaux produisent les tambours et les bâtons. Cette tradition est transmise aux jeunes générations par l’observation et la pratique, essentiellement par des troupes d’artistes et des centres du patrimoine. L’Almezmar est une expression culturelle qui constitue un marqueur identitaire, réunit des personnes de diverses origines, offre une source de divertissement et renferme des connaissances partagées qui font partie intégrante de la mémoire collective des communautés.


La fauconnerie, un patrimoine humain vivant
Note

L'Arabie saoudite partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, la Hongrie, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, la Mongolie, le Pakistan, le Portugal, le Qatar, la Syrie, la Corée du Sud et la Tchéquie.

2016 pratiques sociales, rituels et événements festifs La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent.


L’Al-Qatt Al-Asiri, décoration murale traditionnelle par les femmes de l’Asir 2017 * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
L’Al-Qatt Al-Asiri, décoration murale traditionnelle exécutée par les femmes, est une forme d’art ancestrale reconnue comme un élément clé de l´identité de la région de l’Asir. Il s’agit d’une forme d’art spontanée, pratiquée en grande partie par les femmes de la communauté, pour décorer les murs des maisons, notamment dans les salles de réception en l’honneur des invités. La maîtresse de maison invite les femmes de son entourage, toutes générations confondues, à l’aider à décorer les murs. C’est ainsi que les connaissances se transmettent de génération en génération. Les motifs constitués de formes géométriques et de symboles sont dessinés sur un fond en gypse blanc. Autrefois l’apanage des femmes, cet art est désormais également pratiqué par des hommes et des femmes artistes, designers, décorateurs d’intérieur et architectes, notamment sur d’autres surfaces. Cet art renforce les liens sociaux et la solidarité entre les membres de la communauté. Il a également un effet thérapeutique sur ses praticiens. L’utilisation de cet art dans la plupart des foyers assure sa viabilité au sein de la communauté. Certaines personnes ont d’ailleurs créé des galeries d’art locales individuelles, dans leur maison, pour sauvegarder l’élément. L’observation et la pratique constituent les principaux modes de transmission de l’élément de génération en génération. Les sociétés, les ONG et les individus jouent tous un rôle clé dans la sauvegarde, la promotion et la transmission des connaissances et des savoir-faire connexes.


Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier
Note

L'Arabie saoudite partage cette pratique avec le Bahreïn, l'Iraq, la Jordanie, le Maroc, la Mauritanie, l'Égypte, Oman, la Palestine, le Koweït, le Soudan, la Tunisie, les Émirats arabes unis et le Yémen.

2019 * arts du spectacle
* connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* pratiques sociales, rituels et événements festifs
* savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* traditions et expressions orales
Le palmier dattier est associé à la population des États soumissionnaires depuis des siècles, comme un matériau indispensable à plusieurs formes d’artisanat, plusieurs métiers et plusieurs traditions, coutumes et pratiques socioculturelles, mais aussi comme une importante source de nourriture. Le palmier dattier est une plante à feuilles persistantes typique des régions sèches, car ses racines peuvent pénétrer profondément le sol pour en absorber l’humidité. On compte parmi les détenteurs et les praticiens de l’élément les propriétaires de plantations de palmiers dattiers ; les agriculteurs qui plantent, entretiennent et irriguent les arbres ; les artisans qui fabriquent des produits traditionnels en utilisant les différentes parties du palmier ; les marchands de dattes ; et les créateurs et artistes qui récitent des contes et des poèmes populaires. Les connaissances, savoir-faire, traditions et pratiques associés au palmier dattier ont joué un rôle essentiel dans le renforcement des liens entre les habitants des pays arabes concernés et leurs terres, car cet arbre les a aidés à surmonter les difficultés propres à un environnement désertique. La relation historique que la région entretient avec l’élément a donné naissance à un riche patrimoine culturel rassemblant les pratiques, les connaissances et les savoir-faire encore employés aujourd’hui. Le développement de l’élément à travers les siècles et sa pertinence culturelle expliquent à quel point les communautés locales sont engagées en faveur de sa préservation. Elles participent pour cela à de multiples actions portant sur le palmier dattier, organisent de nombreux rituels festifs et perpétuent les traditions et coutumes liées à l’élément.


Le tissage traditionnel Al Sadu
Note

L'Arabie saoudite partage cette pratique avec le Koweït.

2020 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Le tissage traditionnel Al Sadu est un textile tissé traditionnel fabriqué par les Bédouines : en arabe, le mot « Al Sadu » désigne le tissage effectué dans le sens horizontal. Il s’agit d’un tissage uni à effet chaîne réalisé sur un métier placé à même le sol. L’étoffe ainsi obtenue est un textile serré, solide et durable, et les tisserandes utilisent les fibres naturelles qu’elles trouvent dans leur environnement. Les motifs du tissu bédouin reflètent l’environnement désertique sous une forme simple et pure, en associant des formes géométriques qui se succèdent selon une cadence rythmique et symétrique. Les tisserandes utilisent également des couleurs vives, comme des tons de rouge et d’orange, pour égayer leur cadre de vie. La beauté de chaque objet tissé repose sur la qualité du filage et du tissage, ainsi que sur l’expertise de la tisserande : plus le fil est fin, plus la structure et le motif sont marqués et délicats. Les principales détentrices du tissage Al Sadu sont les maîtresses-tisserandes, des Bédouines plus âgées. Elles jouent un rôle essentiel dans la transmission des savoir-faire à d’autres praticiennes de l’élément, le plus souvent au sein du foyer. Par ailleurs, les associations et les organisations éducatives contribuent à la transmission de ces savoir-faire et de ces connaissances à travers des cours ou des ateliers. Aujourd’hui, le tissage est un loisir ou une source de revenus pour les détentrices et les praticiennes. Les objets tissés témoignent de l’importance du rôle des femmes dans la société bédouine. De nos jours, le tissage Al Sadu désigne moins l’objet fonctionnel que l’objet vecteur d’une tradition et d’une culture profondément enracinée.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde[modifier]

L'Arabie saoudite n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Liste de sauvegarde d'urgence[modifier]

L'Arabie saoudite n'a pas de pratique inscrite sur la liste de sauvegarde d'urgence.


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