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Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Azerbaïdjan.

Comprendre[modifier]

Le pays compte treize pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO et deux pratiques sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Aucune pratique n'est reprise dans le « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture ».

Listes[modifier]

Liste représentative[modifier]

Pratique Année Domaine Description Illustration
Le mugham azerbaïdjanais 2008 * Arts du spectacle Le mugham azerbaïdjanais est un genre musical traditionnel qui se prête à un haut degré d’improvisation. Musique classique et académique, il intègre également des mélodies, rythmes et techniques d’interprétation populaires d’origine bardes et se pratique dans de nombreux contextes à travers le pays. Les interprétations contemporaines du mugham azerbaïdjanais reflètent les différentes périodes de l’histoire du pays et ses contacts avec les Perses, les Arméniens, les Géorgiens et d’autres peuples turcs. Ce genre musical partage des caractéristiques artistiques du maqam iraquien, du radif perse et du makam turc. Dans le passé, le mugham était principalement joué en deux occasions : le toy, banquet de noce traditionnel, et le majles, réunion privée de connaisseurs. Il était également pratiqué par les membres des ordres soufis et par les interprètes de drames religieux appelés ta’zie ou shabih. Des concours officiels et des rencontres informelles permettaient aux musiciens accomplis de se faire connaître. Ce genre modal associe un chanteur, homme ou femme, à des musiciens jouant des instruments traditionnels, notamment le tar (luth à long manche), le kamancha (violon à pique à quatre cordes) et le daf (sorte de grand tambourin). Ne pouvant être transcrit sous une forme définitive, les multiples versions sont transmises par des maîtres qui forment des élèves à l’art subtil de l’improvisation qui fait la richesse de cette expression artistique. Les influences européennes, particulièrement sensibles quant à la façon dont les musiciens contemporains jouent et transmettent leur savoir-faire aux jeunes générations, ont largement contribué à dépouiller le mugham de certaines caractéristiques esthétiques et expressives.


L’art des Ashiqs d’Azerbaïdjan 2009 * Traditions et expressions orales
* Arts du spectacle
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
L’art des Ashiq d’Azerbaïdjan réunit poésie, récits, danses, chants et musique instrumentale en une forme d’expression scénique traditionnelle qui constitue un symbole de la culture du peuple azerbaïdjanais. Caractérisé par l’accompagnement du saz, instrument de musique à cordes, le répertoire classique compte quelque 200 chants, 150 compositions musicales et poétiques appelées dastans, près de 2 000 poèmes de tout genre poétique et une multitude de récits. Les régions ont parfois leur propre mode d’accompagnement instrumental, mais toutes reposent sur une langue nationale et une histoire artistique communes. Les Ashiq se produisent lors de mariages, de réunions entre amis et d’événements festifs dans tout le Caucase, mais aussi dans des salles de concert, à la radio et à la télévision, et ils continuent d’enrichir leur répertoire en combinant mélodies classiques et mélodies contemporaines. Considéré comme emblématique de l’identité nationale, leur art est également perçu comme le gardien de la langue, de la littérature et de la musique azerbaïdjanaises. Tout en représentant la conscience collective d’un peuple, les Ashiq contribuent à promouvoir les échanges et le dialogue entre les cultures : Kurdes, Lezguiens, Talish, Tats et autres groupes ethniques vivant dans le pays pratiquent souvent l’art des Ashiq, et tant leurs poèmes que leurs chansons se sont répandus dans l’ensemble de la région.


L’art traditionnel du tissage du tapis azerbaïdjanais en République d’Azerbaïdjan 2010 * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Traditions et expressions orales
Le tapis azerbaïdjanais est un textile traditionnel fait à la main en plusieurs dimensions, à la texture dense, noué ou tissé, dont les motifs sont caractéristiques des nombreuses régions de fabrication de tapis azerbaïdjanais. La fabrication de tapis est une tradition familiale qui se transmet oralement et par la pratique. Les hommes tondent les moutons au printemps et à l’automne, tandis que les femmes récoltent les colorants, filent la laine et teignent le fil au printemps, en été et en automne. Le tissage est exécuté pendant l’hiver par les membres féminins du cercle familial élargi, les filles apprenant à tisser avec leur mère et leur grand-mère et les brus avec leur belle-mère. Le tapis est confectionné sur un métier à tisser horizontal ou vertical à l’aide de fils de laine, de coton ou de soie multicolores teints avec des colorants naturels. En appliquant des techniques particulières aux tapis noués, les tisserands passent un fil qu’ils nouent autour des fils de chaîne. Les tapis tissés sont diversement faits d’entrelacs de chaînes de structure, de trames et de trames de motifs. La découpe d’un tapis fini sur le métier à tisser est une célébration d’une rare solennité. Le tissage du tapis est étroitement lié à la vie quotidienne et aux coutumes des communautés concernées, et son rôle se reflète dans la signification des compositions et de leurs applications. Ainsi, des filles assises sur un tapis disent la bonne aventure et chantent des airs traditionnels lors du Novruz (le Nouvel An régional). Le tapis est largement utilisé comme pièce d’ameublement ou décoration murale, et des tapis spéciaux sont tissés pour des traitements médicaux, des cérémonies nuptiales, la naissance d’un enfant, des rituels funéraires et pour la prière.


La facture et la pratique musicale du tar, instrument à cordes à long manche 2012 * Arts du spectacle
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Le tar est un luth à cordes pincées et à long manche, traditionnellement fabriqué et joué dans les communautés à travers tout l’Azerbaïdjan. Considéré par beaucoup comme le principal instrument de musique du pays, il figure seul ou avec d’autres instruments dans de nombreux styles musicaux traditionnels. Les facteurs de tar transmettent leur savoir-faire aux apprentis, souvent dans le milieu familial. La fabrication commence par le choix attentif des matériaux pour l’instrument: du mûrier pour la caisse, du noisetier pour le manche et du poirier pour les chevilles. À l’aide de divers outils, les artisans créent une caisse au corps creux, en forme de huit, qui est ensuite recouverte d’un fin péricarde de taureau. Le manche à frettes est fixé, les cordes métalliques sont ajoutées et les incrustations de nacre sont faites sur la caisse. Les joueurs tiennent l’instrument à l’horizontale contre la poitrine et pincent les cordes avec un plectre en utilisant des trilles et plusieurs techniques et frappés pour ajouter de la couleur. La musique du tar tient une place essentielle dans les mariages et diverses réunions entre amis, événements festifs et concerts publics. Les joueurs de tar transmettent leur savoir-faire de bouche à oreille aux jeunes de leur communauté, mais aussi par l’exemple et dans les écoles de musique. La fabrication et la pratique du tar, ainsi que les savoir-faire liés à cette tradition jouent un rôle important dans la formation de l’identité culturelle des Azerbaïdjanais.


L’art et le symbolisme traditionnels du kelaghayi, fabrication et port de foulards en soie pour les femmes 2014 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Ancré dans les traditions répandues tout au long de la Route de la soie, l’art du kelaghayi se concentre à deux endroits de l’Azerbaïdjan : la ville de Shaki et le village de Basgal. La fabrication du kelaghayi comprend plusieurs étapes : le tissage de l’étoffe, sa teinture et sa décoration à l’aide de blocs de bois. Les tisserands choisissent de fins fils de soie auprès de sériciculteurs et tissent des étoffes sur leurs métiers à tisser avant de les tremper dans un bain bouillant et de les faire sécher pour produire des étoffes carrées. À l’aide de substances végétales, les maîtres-artisans donnent ensuite aux étoffes différentes couleurs et les décorent de différents motifs au moyen de tampons en bois recouverts de solutions à base de colophane, de paraffine et d’huile solide. Les couleurs des foulards ont une signification symbolique souvent liée à des occasions sociales : mariages, cérémonies funéraires, célébrations et activités quotidiennes. L’art de la fabrication du kelaghayi se transmet uniquement par le biais de l’apprentissage informel et constitue avant tout une activité familiale. Chaque famille possède ses propres caractéristiques stylistiques et motifs de décoration. La pratique traditionnelle de la fabrication et du port du kelaghayi est une expression de l’identité culturelle et des traditions religieuses, et un symbole de cohésion sociale qui renforce le rôle des femmes ainsi que l’unité culturelle de la société azerbaïdjanaise.


L’artisanat du cuivre de Lahidj 2015 * Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
L’artisanat du cuivre de Lahidj est la pratique traditionnelle de fabrication et d’utilisation des produits en cuivre concentrée dans la communauté Lahidj dans le Caucase. Le maître chargé de la fonte du cuivre coordonne l’ensemble du processus, et est accompagné d’un apprenti qui apprend les techniques nécessaires, tout en aidant le maître. Le forgeron-marteleur pompe l’air dans les fours et bat au marteau le cuivre fondu en plaques plates fines. Un artisan polit ensuite les plaques en cuivre martelées et décore le produit fini. Cette étape finale du processus est considérée particulièrement importante car les motifs utilisés portent souvent sur l’environnement, reflétant ainsi les connaissances traditionnelles et les valeurs culturelles des détenteurs. Le maître est responsable de la vente des produits finis en cuivre dans les ateliers et de la rémunération du travail des autres artisans impliqués. La tradition se transmet dans les familles de père en fils. De nombreuses familles en Azerbaïdjan viennent à Lahidj pour acheter des objets en cuivre qu’elles utilisent au quotidien, croyant qu’ils améliorent les bénéfices de la nourriture pour la santé. Pour les artisans, la tradition représente une source importante de revenus et procure un fort sentiment d’identité et de fierté. L’artisanat du cuivre renforce également les liens familiaux au sein de la communauté de Lahidj et est perçu comme une marque claire de l’identité Lahidj.


La culture de la fabrication et du partage de pain plat Lavash, Katyrma, Jupka, Yufka
Note

L'Azerbaïdjan partage cette pratique avec l'Iran, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Turquie.

2016 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Traditions et expressions orales
La culture de la fabrication et du partage du pain plat dans les communautés d’Azerbaïdjan, d’Iran, du Kazakhstan, du Kirghizistan et de Turquie remplit des fonctions sociales grâce auxquelles cette tradition continue d’être suivie par de nombreux individus. La fabrication du pain (lavash, katyrma, jupka ou yufka) mobilise au moins trois personnes, souvent d’une même famille, qui ont chacune un rôle dans sa préparation et sa cuisson. Dans les zones rurales, le processus se déroule entre voisins. Les boulangeries traditionnelles fabriquent également ce pain. Il est cuit dans des tandyrs/tanūrs (fours en terre ou en pierres creusés dans le sol), sur des sājs (plaques métalliques) ou dans des kazans (chaudrons). Outre lors des repas habituels, le pain plat est partagé à l’occasion des mariages, des naissances, des funérailles, des vacances et des prières. En Azerbaïdjan et en Iran, il est posé sur les épaules de la mariée ou émietté sur sa tête pour souhaiter prospérité au couple alors qu’en Turquie, il est donné aux voisins du couple. Au Kazakhstan, la croyance veut que ce pain soit préparé lors de funérailles pour protéger le défunt en attendant la décision divine, et au Kirghizistan, le partage du pain assure au défunt un meilleur séjour dans l’au-delà. Cette pratique, activement transmise au sein des familles et de maîtres à apprentis, reflète l’hospitalité, la solidarité et certaines croyances symbolisant des racines culturelles communes et renforce ainsi le sentiment d’appartenance à la communauté.


Le Novruz, Nowrouz, Nooruz, Navruz, Nauroz, Nevruz
Note

L'Azerbaïdjan partage cette pratique avec l'Iran, l'Inde, le Kirghizistan, le Pakistan, la Turquie et en Ouzbékistan.

2016 * Traditions et expressions orales
* Arts du spectacle
* Pratiques sociales, rituels et évènements festifs
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Artisanat traditionnel
Le Novruz, ou Nowrouz, Nooruz, Navruz, Nauroz, Nevruz, marque le nouvel an et le début du printemps dans une zone géographique très étendue, comprenant, entre autres, l’Azerbaïdjan, l’Inde, l’Iran, le Kirghizistan, le Pakistan, la Turquie et l’Ouzbékistan. Il est fêté chaque 21 mars, date calculée et fixée à l’origine en fonction des études astronomiques. Le Novruz est associé à des traditions locales diverses, par exemple l’évocation de Jamshid, roi mythologique d’Iran, à des nombreux récits et légendes. Les rites qui l’accompagnent dépendent des lieux, depuis les sauts par-dessus les feux et les ruisseaux en Iran jusqu’aux marches sur la corde raide, le dépôt de bougies allumées à la porte de la maison, en passant par des jeux traditionnels, tels que des courses de chevaux ou la lutte traditionnelle pratiqués au Kirghizistan. Chants et danses sont presque partout la règle, ainsi que des repas semi-sacrés familiaux ou publics. Les enfants sont les premiers bénéficiaires des festivités et participent à nombre d’activités comme la décoration d’œufs durs. Les femmes jouent un rôle central dans l’organisation et le déroulement du Novruz, ainsi que dans la transmission des traditions. Le Novruz promeut des valeurs de paix, de solidarité entre les générations et au sein des familles, de réconciliation et de bon voisinage, contribuant à la diversité culturelle et à l’amitié entre les peuples et les différentes communautés


L’art de fabriquer et de jouer du kamantcheh/kamanche, instrument de musique à cordes frottées
Note

L'Azerbaïdjan partage cette pratique avec l'Iran.

2017 * Arts du spectacle
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
L’art de fabriquer et de jouer du kamantcheh/kamanche (« petit archet »), instrument à cordes frottées, existe depuis plus d’un millénaire. Dans la République islamique d’Iran et en Azerbaïdjan, c’est un élément majeur de la musique classique et traditionnelle et on joue du kamantcheh/kamanche à l’occasion d’un grand nombre de rassemblements sociaux et culturels. Les praticiens contemporains utilisent essentiellement un kamantcheh/kamanche à quatre cordes qui se compose d’un corps et d’un archet en crin de cheval. Les musiciens jouent seuls ou dans un orchestre. Les détenteurs et les praticiens sont des artisans, des artistes amateurs ou professionnels, et des enseignants et des élèves de l’élément. Le kamantcheh/kamanche fait partie intégrante de la culture musicale des deux pays. Si la fabrication des instruments leur confère une source directe de revenus, les artisans perçoivent également cet art comme un élément à part entière du patrimoine culturel immatériel de leur communauté. À travers leur musique, les musiciens font passer une multitude de thèmes, allant de la mythologie au comique, en passant par les thématiques gnostiques. Aujourd’hui, les connaissances sur la pratique musicale et la fabrication du kamantcheh/kamanche se transmettent à la fois dans les familles et dans les établissements musicaux financés par l’État, y compris les écoles de musique. Les connaissances sur l’importance de la musique pour la promotion de l’identité culturelle se transmettent de génération en génération, dans toutes les couches de la société dans les deux pays.


La tradition de la préparation et du partage du dolma, marqueur d'identité culturelle 2017 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
La tradition du dolma regroupe un ensemble de connaissances et de savoir-faire relatifs à la préparation d’un plat traditionnel appelé « dolma » qui se présente sous la forme de petites garnitures (à base de viande, d’oignons, de riz, de pois et d’épices) enveloppées dans des feuilles fraîches ou précuites, ou servant à farcir des fruits et des légumes. Le nom de cette tradition est une abréviation du mot turcique « doldurma », qui signifie « farci ». Ce plat traditionnel est partagé en famille ou au sein des communautés locales, les méthodes, les techniques et les ingrédients utilisés pour sa préparation variant d’une communauté à l’autre. La tradition se perpétue sur tout le territoire de l’Azerbaïdjan et est considérée comme une pratique culinaire centrale dans toutes les régions du pays. Elle est pratiquée lors d’occasions spéciales et de rassemblements. Il promeut par ailleurs la solidarité, le respect et l’hospitalité. Transmise de génération en génération, la tradition du dolma transcende les frontières ethniques et religieuses qui existent à l’intérieur du pays. Les détenteurs sont les cuisiniers traditionnels, pour la plupart des femmes, et la communauté plus vaste des individus qui utilisent le dolma à diverses fins culturelles et sociales. La transmission informelle s’effectue dans le cadre de relations parent-enfant, tandis que la transmission formelle s’effectue principalement dans les écoles de formation professionnelle et par l’apprentissage. L’élément bénéficie d’une grande visibilité au sein de la société azerbaïdjanaise et sa viabilité est assurée par les communautés à travers de nombreuses activités de sensibilisation et manifestations telles que des festivals, l’enseignement de cette tradition par des établissements d’enseignement professionnel et la préparation de publications sur le sujet.


Héritage de Dede Qorqud/Korkyt Ata/Dede Korkut : la culture, les légendes populaires et la musique liées à cette épopée 2018 * Arts du spectacle
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Traditions et expressions orales
La culture, les légendes populaires et la musique liées à l’épopée de Dede Qorqud/Korkyt Ata/Dede Korkut sont fondées sur douze légendes, récits et contes héroïques et treize pièces musicales traditionnelles qui ont été partagés et transmis de génération en génération au travers des traditions orales, des arts du spectacle, des codes culturels et des compositions musicales. Dede Qorqud apparaît dans chaque récit comme une figure légendaire et une personne sage, un troubadour dont les mots, la musique et les témoignages de sagesse sont associés aux traditions qui entourent la naissance, le mariage et la mort. Dans les pièces musicales, c’est le son du kobyz, un instrument de musique, qui reproduit les sons de la nature, et les paysages sonores sont caractéristiques de ce support (tels que l’imitation du hurlement d’un loup ou du chant d’un cygne). Les pièces musicales sont toutes étroitement liées les unes aux autres par les récits épiques qui les accompagnent. L’élément qui véhicule des valeurs sociales, culturelles et morales telles que l’héroïsme, le dialogue, le bien-être physique et spirituel et l’unité ainsi que le respect de la nature, est riche de connaissances approfondies sur l’histoire et la culture des communautés turcophones. Il est pratiqué et perpétué par la communauté concernée à de multiples occasions – aussi bien des événements familiaux que des festivals nationaux et internationaux – et est donc bien enraciné dans la société, servant de fil conducteur entre les générations.


Le Nar Bayrami, fête traditionnelle de la grenade et sa culture 2020 * Arts du spectacle
* Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
* Traditions et expressions orales
Le Nar Bayrami est un festival qui se déroule chaque année en octobre/novembre dans la région de Goychay en Azerbaïdjan et qui célèbre la grenade ainsi que ses usages traditionnels et sa symbolique. La culture de la grenade est un ensemble de pratiques, de connaissances, de traditions et de savoir-faire liés à la production du fruit qui n’est pas employé uniquement dans des contextes culinaires mais qui est également présent dans l’artisanat, les arts décoratifs, les mythes, les récits et autres pratiques créatives. Cet élément est étroitement lié à l’agriculture locale et aux producteurs et personnes vivant dans les communautés rurales qui cultivent et récoltent les fruits. Ces participants possèdent une compréhension fine des caractéristiques environnementales et des techniques de récolte. Ce fruit bénéficie d’une grande visibilité au sein de la société car la grenade et le Nar Bayrami assurent des fonctions culturelles et sociales, depuis son utilisation dans les plats traditionnels jusqu’à son apparition dans la poésie. D’un point de vue symbolique, la grenade est associée à la productivité à long terme et l’abondance et on considère qu’elle transporterait de l’énergie. Dans les légendes locales, elle évoque l’amour et la passion tandis que les personnes croyantes la considèrent comme un symbole d’éternité. La fête annuelle célèbre la fierté de traditions ancestrales en lien avec le fruit et encourage des échanges actifs et la communication entre les communautés et visiteurs présents lors des festivités, ce qui représente un moment propice afin de mettre en avant la nature et la culture locales.


L’art de la miniature
Note

L'Azerbaïdjan partage cette pratique avec l'Iran, en Ouzbékistan et la Turquie.

2020 * Connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* Savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
La miniature est un type d’art en deux dimensions qui renvoie à la conception et la création de peintures de petite taille sur des livres, du papier mâché, des tapis, des textiles, des murs et céramiques et autres supports au moyen de matières premières telles que l’or, l’argent et diverses substances organiques. Historiquement, la miniature se définissait comme une illustration insérée sur une page afin d’appuyer visuellement le contenu du texte, mais l’élément a évolué et on le retrouve également dans l’architecture et en embellissement des espaces publics. La miniature représente visuellement les croyances, les conceptions du monde et les modes de vie et a également acquis de nouveaux caractères par le biais de l’influence de l’Islam. Bien qu’il existe des différences du point de vue du style, l’art de la miniature, tel que pratiqué dans les États soumissionnaires, présente des caractéristiques communes. Dans tous les cas, il s’agit d’un art traditionnel transmis par un mentor à son apprenti (éducation non formelle) et considéré comme faisant partie intégrante de chacune des identités sociales et culturelles de la société. La miniature présente un type de perspective spécifique dont la taille et les motifs changent en fonction de leur importance, ce qui représente la différence principale avec les styles réaliste et naturaliste. Bien qu’elle existe depuis des siècles, elle continue de se développer et de renforcer ainsi les liens entre passé et présent. Les techniques et principes traditionnels de peinture sont préservés mais les artistes apportent également leur créativité individuelle au processus.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde[modifier]

L'Azerbaïdjan n'a pas de pratique inscrite au registre des meilleures pratiques de sauvegarde.

Liste de sauvegarde d'urgence[modifier]

Pratique Année Domaine Description Illustration
Le tchovgan, jeu équestre traditionnel pratiqué à dos de chevaux karabakhs en République d'Azerbaïdjan 2013 * Pratiques sociales, rituels et événements festifs Le tchovgan est un jeu équestre traditionnel qui se pratique sur un terrain plat recouvert d’herbe où s’affrontent deux équipes de joueurs montés sur des chevaux karabakhs. Chaque équipe se compose de cinq cavaliers : deux défenseurs et trois attaquants. La partie commence au milieu du terrain et les joueurs se servent de maillets en bois pour tenter de faire entrer une petite balle en cuir ou en bois dans le but adverse. Le jeu est entrecoupé de musique instrumentale traditionnelle appelée janghi. Les joueurs et les entraîneurs de tchovgan sont des agriculteurs et des cavaliers expérimentés de la région. Ils portent traditionnellement un grand chapeau en astrakan, un long manteau ajusté à taille haute, un pantalon spécial, des chaussettes et des chaussures. Des personnes de tous âges viennent assister à ce jeu traditionnel et soutenir leurs équipes. Le tchovgan renforce le sentiment d’identité ancré dans la culture nomade et contribue à faire percevoir le cheval comme partie intégrante de la vie quotidienne. Les règles spécifiques, le savoir-faire et les techniques du tchovgan sont transmis aux débutants par des joueurs expérimentés lors d’entraînements collectifs. La pratique et la transmission du tchovgan ont cependant faibli en raison de la perte d’intérêt parmi les jeunes, de l’urbanisation et de l’émigration, qui ont entraîné un manque de joueurs, d’entraîneurs et de chevaux karabakhs.


Le yalli (kochari, tenzere), danses collectives traditionnelles du Nakhtchivan 2018 * Arts du spectacle
* Pratiques sociales, rituels et événements festifs
* Traditions et expressions orales
Le yalli, danses collectives traditionnelles du Nakhtchivan, est un ensemble de danses traditionnelles interprétées exclusivement lors de représentations collectives. Typiquement, le yalli est interprété en formant un cercle, une chaine ou une ligne, et intègre des éléments de jeux et de pantomime (imitations d’oiseaux ou d’autres animaux), des exercices physiques et des mouvements. La communauté des danses yalli est constituée de danseurs praticiens qui interprètent leurs chorégraphies spontanément ou selon un calendrier lors de différentes fêtes et célébrations. Certaines variantes du yalli comprennent des passages chantés et sont pratiquées par les hommes et les femmes, tandis que d’autres sont pratiquées uniquement par des hommes et imitent des jeux pastoraux et certains mouvements de combat des bêtes à corne. Jusqu’à la moitié du XXe siècle, le yalli était couramment pratiqué. Toutefois, plusieurs facteurs ont eu des conséquences négatives sur la transmission de la pratique, notamment une perte progressive des fonctions sociales de certains types de yalli et une préférence donnée aux représentations sur scène ainsi que des facteurs externes tels que la migration des travailleurs et les crises économiques à la fin des années 1980 et au début des années 1990, une évolution de la transmission informelle vers des modes formels, et une simplification radicale des danses qui a débouché sur une perte de diversité.



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