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Cet article recense les pratiques inscrites au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO en Hongrie.

Comprendre[modifier]

La Hongrie est État partie de la Convention sur le patrimoine culturel immatériel qu'elle a ratifiée le .

Le pays compte quatre pratiques reprises sur la « liste représentative du patrimoine culturel immatériel » de l'UNESCO.

Deux pratiques sont reprises sur la « registre des meilleures pratiques de sauvegarde de la culture »

Aucune pratique supplémentaire n'est reprise sur la « liste de sauvegarde d'urgence ».

Listes[modifier]

Liste représentative[modifier]

Pratique Année Domaine Description Illustration
1 L’art populaire des Matyo, la broderie d’une communauté traditionnelle 2012 les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel L’art populaire de la communauté catholique romaine Matyo dans et autour de la ville de Mezőkövesd, dans le nord-est de la Hongrie, se caractérise par des motifs floraux qu’on retrouve dans la broderie au point plat et les objets décorés. La broderie des Matyo agrémente le costume traditionnel de la région que porte la population locale dans les célébrations et les spectacles de danses et chants populaires. Les motifs floraux ont joué un rôle crucial dans le renforcement de l’image de soi et de l’identité de la communauté Matyo, et sont utilisés dans la décoration intérieure, la mode et l’architecture contemporaine, en plus de la broderie. Les membres de la communauté ont fondé l’Association d’art populaire des Matyó en 1991 pour transmettre l’art de la broderie et organiser de nombreux événements et spectacles culturels. Dans son Borsóka Embroidery Circle, tout le monde peut apprendre l’art, les techniques et les motifs de broderie auprès de maîtres chevronnés. Dans son Folk Dance Ensemble, les membres portent le costume traditionnel finement brodé, contribuant ainsi à sa perpétuation. La popularité nationale de la broderie Matyo en a fait une forme de revenu d’appoint qui permet aux femmes d’acheter les tissus fins et les fournitures nécessaires à la confection de costumes élaborés. Exercée le plus souvent comme une activité collective, la broderie consolide les relations entre les personnes et renforce la cohésion de la communauté, tout en permettant le développement de l’expression artistique individuelle.


La fauconnerie, un patrimoine humain vivant
Note

La Hongrie partage cette pratique avec l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Autriche, la Belgique, les Émirats arabes unis, l'Espagne, la France, l'Italie, le Kazakhstan, le Maroc, la Mongolie, le Pakistan, le Portugal, le Qatar, la Syrie, la Corée du Sud et la Tchéquie.

2016 pratiques sociales, rituels et événements festifs La fauconnerie est l'activité traditionnelle qui consiste à conserver et dresser des faucons et autres rapaces pour attraper du gibier dans son environnement naturel. Utilisée à l'origine comme moyen de se procurer de la nourriture, la fauconnerie s'identifie aujourd’hui à l'esprit de camaraderie et de partage plus qu’à la subsistance. On la trouve principalement le long des itinéraires et corridors de migration et elle est pratiquée par des amateurs et des professionnels de tous âges, hommes ou femmes. Les fauconniers développent une relation forte et un lien spirituel avec leurs oiseaux ; une forte implication est nécessaire pour élever, former, dresser et faire voler les faucons. La fauconnerie se transmet en tant que tradition culturelle par des moyens aussi variés que le mentorat, l’apprentissage au sein de la famille ou la formation plus formelle dans des clubs. Dans les pays chauds, les fauconniers emmènent leurs enfants dans le désert et leur apprennent à maîtriser l'oiseau et à établir une relation de confiance avec lui. Si les fauconniers sont d’origines très diverses, ils partagent des valeurs, des traditions et des pratiques communes notamment les méthodes d’entraînement des oiseaux et la façon de s’en occuper, l’équipement utilisé et le lien affectif entre le fauconnier et l’oiseau. La fauconnerie est le socle d’un patrimoine culturel plus large, qui inclut des costumes traditionnels, une alimentation, des chants, de la musique, de la poésie et des danses, autant de coutumes entretenues par les communautés et clubs qui la pratiquent.


2 Les festivités Busó de Mohács : une coutume de carnaval masqué marquant la fin de l’hiver 2009 * coutumes sociales, rites et événements festifs
* connaissances et pratiques constituant une partie de l’artisanat traditionnel
La marche des Busó ((hu) Busójárás ou (hr) Pohod bušara) est une fête populaire qui se déroule à Mohács dans le sud de la Hongrie, un carnaval de six jours marquant la fin de l’hiver, détiennent leur nom des busó, des personnes (traditionnellement des hommes) en costumes effrayants portant des masques en bois et de grands manteaux de laine. Le festival est un événement aux multiples facettes, comprenant un concours de costumes pour les enfants, une exposition de l’art des artisans de masques et d’autres artisans, l’arrivée de plus de 500 busó dans des canots sur le Danube pour un défilé parcourant la ville accompagné de chars fantastiques tirés par des chevaux ou motorisés, la mise à feu d’un cercueil symbolisant l’hiver, un feu de joie sur la place principale de la ville ainsi que des festins et de la musique à travers la ville. A l’origine, la tradition fut créée par la minorité croate de Mohács, mais est aujourd’hui un emblème de la ville tout entière et une commémoration des grands événements de son histoire. Bien plus qu’un événement social, le carnaval est une expression à la fois de la ville, d’un groupe social et de la nation. Il joue un rôle social important en donnant la possibilité à chacun de s’exprimer au sein de la communauté. Les expressions artistiques appartenant aux festivités sont préservées par des groupes autonomes de busó provenant de tout milieu culturel, dont un grand nombre transmettent les techniques de sculpture de masques et les célébrations rituelles aux jeunes générations.


Le Blaudruck/Modrotisk/ Kékfestés/Modrotlač, impression de réserves à la planche et teinture à l'indigo en Europe
Note

La Hongrie partage cette pratique avec l'Autriche, l'Allemagne, la Slovaquie et la Tchéquie.

2018 savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel Le Blaudruck/Modrotisk/Kékfestés/Modrotlač, qui se traduit littéralement par « impression en bleu de réserve » ou « teinture en bleu de réserve », fait référence à la pratique qui consiste à appliquer une pâte résistante à la coloration sur un tissu avant de le surteindre avec un colorant indigo. La pâte résistante empêche la teinture de pénétrer le motif, lui permettant ainsi de rester blanc ou non teint après la teinture. Pour appliquer les motifs sur le tissu, les praticiens utilisent des planches fabriquées à la main qui remontent parfois à 300 ans, représentant des motifs d’inspiration régionale, génériques ou chrétiens. La représentation de la flore et de la faune locales est en lien étroit avec la culture locale des régions. La teinture traditionnelle à l’indigo ne se limite pas à l’impression : la chaine du textile implique également la préparation des matières premières, leur filature, leur tissage, leur finition, leur impression et leur teinture. De nos jours, la pratique concerne principalement de petits ateliers familiaux tenus par la deuxième à la septième génération d’imprimeurs. Chaque atelier familial repose sur la coopération de divers membres de la famille qui participent à chaque étape de la production indépendamment de leur genre. Les savoirs traditionnels se fondent encore sur des journaux (propriétés de la famille) remontant au XIXe siècle, et sont transmis par l’observation et la pratique. Les acteurs ont un lien émotionnel fort avec leurs produits et l’élément est porteur d’un sentiment de fierté lié à la longue tradition familiale.


Registre des meilleures pratiques de sauvegarde[modifier]

Pratique Année Domaine Description Illustration
La méthode Táncház : un modèle hongrois pour la transmission du patrimoine culturel immatériel 2011 * traditions et expressions orales
* arts du spectacle
* pratiques sociales, rituels et événements festifs
* connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
* savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Le modèle Táncház (« maison de danse ») d’enseignement de la danse folklorique et de la musique combine des formes traditionnelles d’apprentissage avec des méthodes modernes de pédagogie et de folklore. Les instructeurs font tout d’abord une démonstration de motifs ou mouvements, puis sont imités par les participants, disposés en cercle, sur un accompagnement musical en direct, jusqu’à ce qu’un certain niveau de danse libre et d’improvisation soit atteint. La danse est complétée par un enseignement de chant, des activités artisanales et des présentations ethnographiques. Toute personne, sans distinction d’âge ou de compétence, sans expérience préalable, peut devenir un participant actif. À travers la pratique et la transmission de ce patrimoine culturel immatériel, l’objectif est d’établir une forme de loisir qui soit fondée sur des valeurs, contribue au renforcement des liens au sein de la communauté, et reste distrayante tout en étant didactique. Les méthodes Táncház sont également utilisées dans les écoles d’art et à tous les niveaux d’enseignement public, tout en influençant la danse folklorique et la performance musicale. Le festival national et le salon du Táncház représentent chaque année la plus grande réunion de tous les porteurs, médiateurs et amateurs de cette méthode, mais d’autres formes de Táncház, propres aux différents groupes d’âges ou aux contenus plus spécifiques, se sont développées, ainsi que des ateliers, des camps, des théâtres ou encore des clubs d’artisanat. Un nombre croissant de publications contribue à populariser le Táncház ainsi qu’à affiner et transmettre sa méthodologie, tandis que le Centre de ressources de danse folklorique permet au public d’accéder à des enregistrements d’archives. Ce modèle d’apprentissage à travers l'acquisition pratique est facilement adaptable à la sauvegarde et la transmission du patrimoine immatériel de toute communauté, soutenant ainsi sa diversité.


Le concept Kodály, sauvegarde du patrimoine musical traditionnel 2016 * arts du spectacle
* traditions et expressions orales
Au cours du siècle dernier, le concept Kodály, qui vise à sauvegarder la musique populaire traditionnelle, a contribué à la promotion, à la transmission et à la documentation des pratiques locales en Hongrie ainsi que dans des communautés de l’étranger. Mis au point par le chercheur, compositeur et professeur Zoltán Kodály et soutenu par l’Académie hongroise des sciences, ses objectifs sont : de rendre accessible à tous la musique populaire traditionnelle grâce au système éducatif et aux organismes publics, d’enseigner la musique, d’encourager les communautés concernées à utiliser quotidiennement leur musique, de faire des recherches et de les documenter à l’aide de stratégies locales et internationales, d’assurer la coexistence entre recherche, éducation, culture générale et composition, et de respecter toutes les traditions musicales. Le concept est intégré aux programmes scolaires depuis 1945. Les élèves du primaire, du secondaire et du tertiaire apprennent ainsi des chants, découvrent leur importance et sont encouragés à y prendre part. Ce concept a également permis de documenter la musique traditionnelle avec la participation de ses détenteurs, de groupes publics et d’instituts culturels tels que l’Institut de musicologie (qui détient 15 000 heures d’enregistrement de musiques populaires et 200 000 mélodies de plus d’un millier de localités), l’Institut Kodály et la Société internationale Kodály, qui se chargent aussi de faire connaître le concept à l’étranger par le biais de programmes éducatifs auxquels ont déjà participé plus de 60 pays. Ce concept de sauvegarde a également incité des artistes à intégrer la musique populaire dans leurs compositions.


Liste de sauvegarde d'urgence[modifier]

La Hongrie ne compte aucune pratique nécessitant une sauvegarde d'urgence.


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