* savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel * connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers
La fabrication de tissus d’écorce est un artisanat ancien des Baganda, un peuple établi dans le royaume de Buganda, dans le sud de l’Ouganda. Selon la tradition, les artisans du clan Ngonge, sous la direction d’un kaboggoza, chef héréditaire des artisans, fabriquaient du tissu d’écorce pour la famille royale baganda et le reste de la communauté. Ce travail repose sur quelques-uns des savoir-faire les plus anciens de l’humanité, une technique préhistorique antérieure à l’invention du tissage. L’écorce intérieure du Mutuba (Ficus natalensis) est récoltée pendant la saison des pluies, puis longuement et vigoureusement battue à l’aide de différents maillets en bois pour lui donner une texture souple et fine et une couleur ocre uniforme. Les artisans travaillent dans un hangar ouvert afin d’empêcher l’écorce de sécher trop rapidement. Le tissu d’écorce est porté à la manière d’une toge par les hommes et les femmes, avec une large ceinture autour de la taille pour ces dernières. De couleur ocre pour l’homme ordinaire, il est teint en blanc ou en noir pour les rois et les chefs et porté de façon différente pour mettre leur statut en valeur. Il est principalement porté lors des cérémonies de couronnement et de guérison, les funérailles et les rassemblements culturels. Il peut également servir de rideau, de moustiquaire, de linge de lit ou de sac pour conserver des produits. La fabrication de tissu d’écorce était très répandue dans le royaume de Buganda où pratiquement chaque village possédait son atelier. Avec l’arrivée des tissus en coton apportés au dix-neuvième siècle par les caravanes marchandes arabes, la production s’est ralentie avant de disparaître, limitant l’usage du tissu d’écorce à des fonctions sociales et culturelles. Toutefois, le tissu d’écorce reste pour la communauté baganda un symbole distinctif de ses traditions sociales et culturelles. Depuis quelques années, sa fabrication est fortement encouragée et valorisée dans le royaume.
Le bigwala, musique de trompes en calebasse et danse du royaume du Busoga en Ouganda
2012
* arts du spectacle * pratiques sociales, rituels et événements festifs * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
Le bigwala représente la musique et la danse d’une pratique culturelle du peuple basoga de l’Ouganda, exécutée lors de célébrations royales, notamment d’intronisations et de funérailles et, au cours des dernières décennies, à l’occasion d’événements communautaires. Le bigwala désigne un jeu de cinq trompes en calebasse jouées en hoquet pour produire une mélodie accompagnée d’une danse spécifique. Une performance typique commence par une trompe, suivie des autres, puis entrent dans l’ordre des tambourinaires, des chanteurs et des danseurs. Les chanteurs et les danseurs se déplacent en formation circulaire autour des cinq tambourinaires en faisant un léger mouvement de déhanchement, les mains levées en signe d’excitation au rythme de la musique. Les femmes spectatrices se mettent à iouler lorsque la performance atteint son apogée. Le bigwala contribue manifestement à l’unité du peuple basoga. Les paroles des chansons racontent l’histoire des Basoga en portant une attention particulière à leur roi, reconfirmant ainsi symboliquement leur identité et les liens avec leur passé. Le bigwala évoque aussi les thèmes de l’autorité, les problèmes matrimoniaux et les normes et les pratiques sociales acceptables. Cependant, il ne reste plus que quatre anciens maîtres détenteurs des techniques de fabrication du bigwala, de la maîtrise de l’instrument et de la danse, et leurs récentes tentatives de transmission se sont heurtés à des obstacles financiers. De ce fait, les performances de bigwala sont peu fréquentes, ce qui constitue une réelle menace pour sa survie.
La tradition de l’empaako des Batooro, Banyoro, Batuku, Batagwenda et Banyabindi de l’ouest de l’Ouganda
2013
* traditions et expressions orales * pratiques sociales, rituels et événements festifs
L’empaako est un système d’attribution de nom pratiqué par les Batooro, Banyoro, Batuku, Batagwenda et Banyabindi, qui consiste à attribuer aux enfants l’un des douze noms communs aux communautés en plus de leur prénom et de leur nom de famille. Le fait de s’adresser à quelqu’un par son nom empaako est une manière d’affirmer avec force l’existence des liens sociaux. L’empaako peut être utilisé pour saluer une personne ou en guise de témoignage d’affection, de respect, d’honneur ou d’amour. L’utilisation de l’empaako apaise les tensions ou la colère et envoie un message fort d’identité et d’unité sociale, de paix et de réconciliation. L’empaako est attribué au cours d’une cérémonie qui a lieu dans le foyer et qui est présidée par le chef du clan. Le bébé est remis aux tantes paternelles qui examinent ses traits. Ses ressemblances avec d’éventuels membres de la famille constituent la base du choix du nom. Le chef de clan déclare alors le nom à l’enfant. Les participants à la cérémonie partagent un repas à base de millet et de viande de bœuf fumée. Ils offrent des présents au bébé et plantent un arbre en son honneur. La transmission de l’empaako par des rituels traditionnels d’attribution de nom a considérablement diminué en raison du déclin général de l’appréciation de la culture traditionnelle et l’utilisation décroissante de la langue associée à l’élément.
La cérémonie de purification des garçons chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda
2014
pratiques sociales, rituels et événements festifs
La cérémonie de purification des garçons, pratiquée chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda, est un rituel de guérison des garçons supposés avoir perdu leur masculinité. Pendant la cérémonie, la mère et l’enfant restent à la maison pendant trois jours et mangent du porridge de millet sans sucre. L’enfant est traité comme un nouveau-né pendant toute la durée de la cérémonie. Le troisième jour, la mère et l’enfant sortent de la maison et s’assoient à l’entrée, accompagnés d’un cousin paternel. Les cheveux de l’enfant sont coupés et tressés en cordelettes, mélangés à de l’écorce de ficus ramollie et du beurre de karité pour être noués au cou, aux poignets et à la taille de l’enfant. Le reste de cordelettes est roulé en boule et jeté trois fois sur la mère, le cousin et l’enfant. Les trois personnes sont badigeonnées de beurre de karité et se font servir de la purée de pois, du pain de millet et une boisson à base de millet et de levure. Les réjouissances commencent alors avec des hululements, des chants et des danses, confirmant que l’enfant a retrouvé sa masculinité. Cette cérémonie favorise la réconciliation et restaure le statut social de l’enfant. La limitation de la pratique menace sa viabilité. De nombreux détenteurs sont âgés et la pratique est de plus en plus tenue secrète par crainte d’une excommunication.
La tradition orale Koogere des Basongora, Banyabidi et Batooro
2015
* traditions et expressions orales * arts du spectacle
Koogere était une femme, chef des Busongora il y a environ 1 500ans. La tradition orale décrit sa sagesse exceptionnelle ainsi que la prospérité du territoire sous son règne dans une série de récits qui fait partie de la mémoire vivante et collective des communautés Basongora, Banyabindi et Batooro à Kasese. Cette tradition orale forme une part essentielle et inspiratrice à l’origine de la philosophie sociale et des expressions populaires. Elle associe des adages et des récits mettant en avant des images de richesse et d’abondance en consécration d’un dur labeur et illustrant la magie et l’héroïsme des femmes. Les praticiens et les gardiens de ces histoires sont traditionnellement des anciens, des sages, des conteurs, des poètes, des musiciens, des artistes et des familles locales vivant près des sites associés à cette histoire. L’histoire de Koogere est racontée et chantée de manière informelle autour du feu et au cours d’activités collectives comme la fabrication d’objets artisanaux, le gardiennage du bétail, et lors des longs trajets, les conteurs expérimentés transmettant la tradition aux jeunes participants. Elle facilite ainsi la transmission d’informations, de valeurs et de savoir-faire entre générations au cours d’un partage d’actions, de sagesse, de divertissement et d‘apprentissage. Cependant, aujourd'hui, il y a la dominance croissante de la formation et de l’éducation formelle, tandis que la transmission des connaissances et des compétences associées à la pratique de la tradition orale Koogere est informelle et spontanée et donc pas adapté à ces nouvelles méthodes. En outre, l’utilisation de la langue de l’histoire de Koogere – runyakitara (runyoro-Rutooro) – est en déclin. La connaissance de la tradition orale diminue donc rapidement avec seulement quatre maîtres conteurs survivants capables de raconter plus d’un épisode de l'histoire Koogere. La fréquence de ces pratiques diminue également, d’autres divertissements dominant les espaces sociaux associés à sa pratique et sa transmission.
La danse et musique de lyre arquée ma’di
2016
* pratiques sociales, rituels et événements festifs * arts du spectacle * savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel
La danse et la musique de lyre arquée ma’di est une pratique culturelle des populations madi en Ouganda. Transmis par les ancêtres, les chants et les danses traditionnels sont pratiqués à l’occasion des mariages, des réunions politiques, de la célébration des bonnes récoltes, pour l’éducation des enfants, la résolution de conflits ou un deuil pour des proches disparus. Plusieurs rituels sont également associés à la production et à l’utilisation de la lyre: préparation d’un repas spécial pour bénir l’instrument en cours de fabrication; insertion de morceaux de balais et de pierres pris à une «femme querelleuse» dans le corps de l’instrument avec une prière aux ancêtres pour que l’instrument reproduise un son similaire; baptême de l’instrument et secousse de l’instrument avant et après en avoir joué en signe de respect. Cette pratique traditionnelle renforce les liens familiaux et l’unité du clan et transmet aux jeunes générations l’histoire, les valeurs et la culture de la communauté. Les connaissances et savoir-faire associés à la pratique se transmettent des ainés aux jeunes. La survie de la tradition est toutefois menacée, les jeunes générations la jugeant démodée et les matériaux utilisés pour fabriquer l’instrument proviennent de sources animales et végétales menacées.
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